Info Conseil
Comunicato n° 532 del 20 ottobre 2015
Interpellation sur les cours de patois facultatifs dans les écoles
Réunion du Conseil du 20 octobre 2015
Les travaux du Conseil régional du 20 octobre 2015 ont porté sur les cours de patois facultatifs dans les écoles par une interpellation du groupe Union Valdôtaine Progressiste.
Le Conseiller Laurent Viérin a demandé les raisons «du choix de l'Administration de ne plus poursuivre avec les cours de patois insérés de façon facultative mais organique dans les écoles, qui avaient représenté l'introduction officielle du francoprovençal dans le système scolaire valdôtain. Ce fut un passage culturel crucial de notre communauté pour que cette langue devienne patrimoine culturel de tous les citoyens du Val d'Aoste et non pas seulement des Valdôtains. Un choix dont nous étions fiers. Nous voudrions donc savoir s'il y a l'envie de relancer ce projet.»
L'Assesseur à l'éducation et à la culture, Emily Rini, en soulignant que «la sauvegarde et la valorisation du francoprovençal reste l’un des objectifs primordiaux de l’action de l’Assessorat et que le principal milieu de formation reste celui de l’école», a précisé: «Les diverses expériences mises en place au cours de ces années ont permis de réfléchir aux problèmes relevés par les différents acteurs du système et portés à l’attention de l’Assessorat; problèmes qui sont notamment liés à l’organisation des activités, à la nécessité de respecter l’aire linguistique ou la variante du lieu où se déroule le cours, au niveau scolaire et aux capacités intellectuelles des élèves, surtout pour ce qui est des plus jeunes, en fonction de l’horaire des cours. Le nombre de participants effectifs aux cours facultatifs s’est réduit du 60% pendant trois années (de 1373 élèves de l’année scolaire 2012/2013 à 595 élèves de l’année 2014/2015).»
«En considération du travail fourni par l’Assessorat pour créer un système minimal de référence et de certification – a ajouté l'Assesseur Rini –, il a été proposée aux écoles une nouvelle initiative conjointe de nos services, qui sera mise en œuvre à partir de l’année scolaire 2015-2016, en faveur du francoprovençal en milieu scolaire. Les 65 classes qui ont fait la demande pourront bénéficier d’un enseignement d’une durée de 8 heures, distribuées sur la période allant de la fin du mois d’octobre 2015 à la fin du mois d’avril 2016, à raison d’une leçon environ toutes les trois semaines. Les élèves intéressés seront 1714. Les 190 enseignants intéressés seront tenus de proposer eux-mêmes un calendrier adapté à leur classe pour la réalisation de ce parcours éducatif, de façon à ce que ce dernier fasse partie intégrante de l’offre de formation de l’école. La méthode suivie pour réaliser ces activités de promotion du francoprovençal et de découverte des traditions culturelles des communautés locales sera définie par le personnel spécialement formé, en synergie avec les enseignants. Le personnel chargé de la réalisation de cette initiative, spécialement formé, est sélectionné dans le registre régional d’experts pour la tutelle et la diffusion du francoprovençal et des parlers walsers. Ces personnes seront aidées dans leur travail par des enseignants et des informateurs locaux, ayant une bonne connaissance de la variante linguistique de l’endroit, ainsi que des traditions locales. Cette collaboration permettra de renforcer le lien entre l’école et le territoire.»
Dans sa réplique, le Conseiller Laurent Viérin a exprimé un profond regret: «Nous prenons acte aujourd'hui que l'idée de valorisation du patois de l'Assesseur passe par 8 heures de cours pendant toute l'année scolaire. Cela nous déplaît beaucoup, car nous sommes revenus en arrière après l'élan de l'année scolaire 2012-2013: s'il y a eu une diminution des inscriptions, cela veut dire qu'il n'y a plus eu d'action de sensibilisation de la part de l'Assessorat. Nous entrevoyons du laxisme sur ce dossier, même si l'Assesseur fait de grands proclames quant à la valorisation de notre patrimoine culturel. L'école est le premier lieu où une langue peut être défendue: une communauté qui oublie ses langues et son passé, c'est une communauté qui n'a plus d'avenir. Nous assistons à une perte de vitesse sur ce thème due à un manque de volonté de la part de l'Administration.»
SC