Dans sa séance du 24 juin 2015, le Conseil régional a discuté une résolution, présentée par les groupes Alpe, UVP et M5S, à propos de la valorisation de la Charte de coopération interrégionale pour le francoprovençal. Le texte a été rejeté par 21 voix d'abstention (UV, SA, PD-SVdA) e 14 à faveur.

L'initiative se proposait d'engager le Président de la Région à expliquer au Conseil de la Vallée la raison du manque de partage et d'information à ce sujet à l'Assemblée régionale ainsi qu'à promouvoir en Vallée d'Aoste, dans le plus bref délai, une initiative qui donne valeur et dignité à cette Charte, à laquelle les délégués de Rhône-Alpes soient invités à participer.

Dans son intervention, la Conseillère Chantal Certan (Alpe) a rappelé que «le 28 mai dernier le Conseiller Farcoz a été délégué à signer pour la Vallée d'Aoste la Charte international. Nous l'avons appris d'un communiqué de presse de la Région Rhône-Alpes, sans qu'une ébauche n'ait été présentée ni à la Commission compétente ni au Conseil régional. Une délégation des groupes de minorité présents au Conseil de la Vallée avait été invitée directement par le Conseil de la Région Rhône-Alpes, mais nous n'avons pas été concernés ni été informés par la Présidence de la Région. C'est grâce à notre initiative que cette idée a été concrétisée: en effet, nous avions passé toute la documentation concernant cette Charte à l'ancien Assesseur Farcoz. Voilà notre surprise quand nous avons appris que le parcours avait été conclu. Nous estimons qu'un changement de méthodes et de disponibilité à travailler de façon transparente s'impose, au vu aussi des déclarations faites dans ce sens par le Président de la Région. Il faut un respect accru du rôle des Conseillers et du Conseil régional.»

Le Président de la Région, Augusto Rollandin, a répondu que «en considération de l'article 6 de la Constitution, de la loi régionale sur les dialectes et de la délibération gouvernementale de décembre 2014 qui reprend tous les thèmes concernant le francoprovençal, nous avons voulu adhérer à cette Charte, car nous sommes contents de travailler avec le Conseil régional de Rhône-Alpes. J'estime que sur la question du francoprovençal, nous avons repris toutes les observations et les sensibilités, car notre langue est un sujet cher à cette salle. Je ne savais pas qu'il y avait un intérêt de la part de la Conseillère Certan, autrement j'aurais fait parvenir la documentation: la délibération est publique et j'estimais qu'elle était connue. Je demande à la collègue de retirer la résolution, car nous n'avons pas de problèmes à donner des informations supplémentaires sur cette question.»

La Conseillère Certan a répondu que «ce n'est pas un problème de contenu, ni de délégation, mais de dignité et de normale communication au Conseil au sujet d'une charte de coopération internationale. Il faut plus de partage dans les décisions. Nous ne comprenons pas où est le problème d'approuver une résolution qui demande de promouvoir en Vallée d'Aoste une initiative pouvant donner valeur à cette Charte.»

Il Consigliere del M5S Roberto Cognetta ha aggiunto: «Il Presidente Rollandin ragiona come il Re Sole: la Regione sono io e quindi il Presidente decide quali sono le cose importanti e quali no. Il punto nodale è che il Presidente deve tenere in maggiore considerazione il Consiglio, le Commissioni e i Consiglieri.»

Le Conseiller de l'UVP Laurent Viérin a dit que «la Vallée d'Aoste est un exemple dans la lutte pour la défense du francoprovençal. Le travail que nous avons réalisé au fil du temps pour donner dignité à notre langue comme élément unificateur des Valdôtains de souche et d'adoption a été très important. Or ce qui reste à faire, ce sont des collaborations avec l'extérieur. Cette résolution avait l'objectif de secouer un peu les consciences sur ce thème, tout en ne voulant pas créer des divisions au sein de ce Conseil. Etre valdôtain, c'est se reconnaître dans un lieu physique, et ce lieu est pour nous la Vallée d'Aoste.»

SC