Le Président de la Région Augusto Rollandin, le Président du Conseil de la Vallée Emily Rini et le Président du Conseil permanent des Collectivités locales Bruno Giordano ont pris la parole cet après-midi, dimanche 23 février, à l’occasion des célébrations du 68^e anniversaire de l’Autonomie et du 66^e anniversaire du Statut spécial.

Marquées par une réflexion approfondie sur le rôle et l’avenir de l’Autonomie de la Vallée d’Aoste les célébrations ont été ouvertes par le Président Bruno Giordano, qui a lancé un appel à l’unité : «C’est vraiment pour cela que notre capacité de faire système fera la différence. Nous devons continuer à revendiquer avec orgueil la compétence primaire de la Vallée d’Aoste en matière d’organisation des collectivités locales. Si nous travaillons ensemble, en valorisant le fait que nous sommes « petits » (et donc, en renversant la logique de l’État, pour lequel cette caractéristique est une faiblesse), nous atteindrons notre but. Nous aurons la possibilité de ne plus devoir suivre le délirant ensemble de dispositions prises par l’État, qui se succèdent, en pleine schizophrénie, parce que nous serons parvenus à devancer celui-ci ». 

Giordano a ensuite abordé la question de la réforme des collectivités locales : « La réforme du système valdôtain des autonomies ne doit pas se faire parce qu’elle nous est imposée, mais parce que autonomie et responsabilité sont indissociablement liées. Quant à nous, les élus locaux, nous sommes capables d’assumer les charges liées à notre rôle, mais surtout de faire face aux difficultés inhérentes à celui-ci. Chaque jour, notre communauté nous juge sur nos résultats. Bref, nous sommes parfaitement conscients qu’aujourd’hui plus que jamais, l’autonomie est à même de permettre le développement de notre communauté ».

Giordano a conclu en disant que « si l’aptitude requise pour ce faire est de savoir gérer le changement, alors nous parviendrons à relever ce défi là aussi ».

Le Président du Conseil de la Vallée, Emily Rini, a mis l’accent sur la nécessité d’être vigilants au sujet du processus des réformes constitutionnelles en cours: «Nous sommes en train de travailler sur le renforcement du système des Régions. Et à ce propos, au sein de la Conférence des Présidents des Assemblées législatives régionales, grâce à notre action, s’est compactée une action commune et la collaboration entre Régions à Statut spécial et Régions à Statut ordinaire, en confirmant que la plus grande autonomie des Spéciales peut être utile au système régional dans son ensemble. De la spécialité dérivent les instruments d’autorégulation des territoires et de leurs Institutions: autonomie, responsabilité, services, subsidiarité, solidarité. Je crois, en effet, que le système régional commence à se rendre compte que toutes les Régions devraient rechercher des instruments de “spécialité”: l’autonomie, si elle est bien utilisée, représente un modèle positif».

«Pour défendre notre Autonomie, nous devons réaffirmer avant tout l'autonomie chez les Valdôtaines et les Valdôtains – a ajouté la Présidente –. Cela signifie donner des occasions de participation et de dialogue, des opportunités de développement culturel. Mais signifie aussi offrir les instruments pour que la communauté, même dans les difficultés, sache trouver son épanouissement social et humain. Le devoir de la politique est justement celui d'offrir ces opportunités et ces outils. Parce que la bonne politique n'est que le bon sens appliqué aux petites comme aux grandes choses ».

Pour sa part, le Président de la Région Augusto Rollandin a souligné à plusieurs reprises, au cours de son intervention, les attaques répétées dont a fait l’objet l’Autonomie de la Vallée d’Aoste. « Le projet que l’on entrevoit est malheureusement ténébreux – a expliqué Rollandin – . C’est un peu comme si une procédure de centralisation progressive avait été enclenchée, une procédure qui serait justifiée par la crise économique et qui aurait fait des autonomies territoriales son bouc émissaire, à commencer par les Régions à Statut spécial, vues uniquement comme les destinataires de privilèges injustifiés et comme autant de centres de gaspillage des deniers publics. Et nous, nous savons bien que ce n’est pas le cas ! Nous savons faire la différence entre un privilège gratuit et un droit conquis au prix du sang et enraciné dans l’Histoire ! Nous savons aussi que, en dépit de nos faiblesses, nous sommes parvenus à faire fructifier nos prérogatives d’autogouvernement ! Nous sommes bien conscients du fait que rien ne sera jamais plus comme avant (parce que le monde change) – a ajouté le Président de la Région –. Tout va changer : les institutions, les sociétés et l’économie, à commencer par les ressources économiques publiques, qui seront vraisemblablement toujours plus limitées. Mais nous savons aussi que nos racines, notre identité et notre système d’autogouvernement sont autant de points de repère, où nous pouvons puiser la force d’un nouvel élan et les réponses que les Valdôtains attendent. Et la première chose qu’ils espèrent, la plus importante, c’est de retrouver la confiance. Une confiance qui passe par le travail, car qui dit “travail” dit “avenir”, “dignité” et “réalisation des rêves”. Je pense notamment aux jeunes qui, sans travail, ne peuvent ni trouver leur place dans la société, ni fonder un foyer, ni faire vivre une famille ».