La Conseillère Patrizia Morelli, cheffe du groupe Alpe, a présenté une interpellation sur l'existence d'un éventuel rapport entre l'ouverture du Casino aux Valdôtains et la dépendance du jeu.

La Conseillère Morelli a rappelé la modification du 'disciplinare per la gestione della Casa da Gioco di Saint-Vincent, ai sensi dell'articolo 10 della legge regionale 30 novembre 2001', qui ouvrait les portes de la Maison de jeu aux Valdôtains, ainsi que les fortes réserves et le vote contraire exprimés à ce sujet par son groupe. «Vu les cris d'alarme se levant de plusieurs côtés quant à l'augmentation des citoyens ayant une dépendance psychologique du jeu, on veut connaître quelles sont les données concernant l'affluence des Valdôtains dans la Maison de jeu de Saint-Vincent depuis la cessation de l'interdiction d'accès; quelles sont les données concernant la ludopathie dans notre Région et si l'on estime qu'il existe un rapport entre l'ouverture du Casino aux Valdôtains et la dépendance du jeu; quelles sont les intentions pour le futur et si l'on pense étendre à toutes les salles de la Maison de jeu la possibilité d'accès aux Valdôtains.»

Dans la réponse, le Président de la Région, Augusto Rollandin, en réaffirmant la bonté du choix de l'accès à la Maison de jeu aux Valdôtains, a dit que «du 1er juillet au 31 décembre 2009, la salle appelée Slot Circus, laquelle était exclusivement réservée aux jeux électromécaniques, a compté 16 mille 755 présences de Valdôtains. La salle Evolution a ouvert ses portes au mois de juillet 2010, et globalement les présences au Casino de résidents valdôtains se chiffrent à 42 mille 727. En 2011, ce total est monté à 64 mille 205 perésences et au 25 septembre dernier, le total de l'année en cours s'élevait à 53 mille 715 présences. L'on peut donc estimer quelque 70 mille présences avanti la fin de l'année. Aujourd'hui, la salle Evolution ne représente plus seulement un espace de jeu, mais un véritable centre de divertissement avec spectacle et restauration.»
«C'est important de rappeler - a ajouté le Président Rollandin - que la décision d'ouvrir les portes du Casino aux Valdôtains (uniquement pour ce qui est des jeux électromécaniques et des tournois de poker) n'a été prise qu'en raison de la prolifération incontrôlée des jeux organisés par l'État. Il y a en Vallée d'Aoste près d'un millier d'appareils rentrant dans la catégorie des jeux autorisés qui dégagent des bénéfices considérables, ainsi que d'importantes recettes fiscales, dont seule une infime partie reste dans notre région. L'ouverture du Casino aux Valdôtains a donc contribué à réduire une perte économique. D'autre part - et contrairement aux casinos - ces jeux, qui sont aujourd'hui si fortement critiqués et font l'objet de nombreux projets de loi, conçus pour en limiter la diffusion, ne prévoient ni le contrôle, ni l'identification des joueurs et ne suscitent ni auto-inhibitions, ni inhibitions familiales, au contraire de ce qui se vérifie depuis toujours dans les casinos. Quant aux données relatives aux joueurs pathologiques, le Service pour les dépendances pathologiques (Sert) a pratiqué, en 2011, 80 traitements sur un ensemble de 40 patients. D'après les données, ces patients n'ont entretenu aucun rapports avec le Casino. Leur dépendance avait pour cadre les salles de jeu annexées à des bars ou les bureaux de tabac, voire simplement un ordinateur connecté à l'internet. Il semble donc que l'ouverture aux résidents de la Maison de jeu n'a pas contribué significativement à l'augmentation des statistiques. À l'heure actuelle, il n'est aucunement question d'ouvrir aux Valdôtains les autres salles de la Maison de jeu, même si cette situation se fait de plus en plus anachronique, compte tenu de ce qu'on vient d'exposer et de la réalité de toutes les autres maisons de jeu d'Europe.»


La Conseillère Morelli a répliqué que «les données que vous nous avez fournies sont inquiétantes. Il est difficile de démontrer le rapport entre l'accès à la Maison de jeu aux Valdôtains et l'augmentation de la ludopathie, aussi parce-que ce phénomène est en grande partie submergé. Nous n'avons aucune chance de pouvoir influencer les choix pris au niveau national, mais nous pouvons décider de manière autonome de ce qui est de nos compétences. Le casino traverse une crise grave, mais si quelqu'un avait pu imaginer que l'argent joué par les Valdôtains aurait pu de quelque manière compenser partiellement les pertes a commis deux erreurs graves : l'avoir sous-estimé la portée de la crise du casino et l'avoir voulu mettre les mains dans les poches des Valdôtains. Ce sont des choix politiques que nous ne partageons pas. Le fait de mettre en œuvre des contrôles ne nous soulève pas des responsabilités que nous devons en tant que classe politique nous assumer. Le moment serait venu de revenir sur cette décision.»

MM