Compte rendu complet du débat du Conseil régional. Les documents ci-joints sont disponibles sur le lien "iter atto".

Objet du Conseil n. 2235 du 8 novembre 2006 - Resoconto

OBJET N° 2235/XII - Communications du Président de la Région.

Presidente - La parola al Presidente della Regione, Caveri.

Caveri (UV) - Ça fait à peu près 25 ans que j'ai la possibilité de suivre la politique valdôtaine, une partie je l'ai vécue dans la tribune de la presse, qu'en réalité se trouvait de l'autre côté de la salle, et ça fait à peu près 20 ans que j'ai un rôle politique, donc j'ai suivi un peu l'ensemble des modifications. L'autre jour je me rappelais qu'avec Léonard Tamone, en 1987, j'étais à Morgex pour soutenir l'autoroute du Mont Blanc: ça démontre que l'attitude des gens change, parce qu'aujourd'hui Tamone est farouchement contre les poids lourds, à l'époque il était sur une position différente face à la réalisation de l'autoroute... donc chacun de nous pourrait citer une série de positions changeantes...

Moi je voudrais tout simplement dire que justement, en regardant l'ensemble d'évaluations politiques qu'on fait un peu partout, Gressan est devenu le centre de la politique valdôtaine et moi je tiens à dire qu'au moins pour moi, et je pense pour les membres du groupe de l'"UV" il y a seulement une "UV", il n'y a pas d'ambiguïté sur ceux qui jouent en disant: "combien d'âmes"? Il y a une "Union Valdôtaine" et, pour ce qui est mon rôle actuel, moi je n'aime pas de recevoir des leçons d'éthique, de morale, de rectitude. Je pense que chacun doit répondre pour soi-même, mais "lezioncine morali" à mon avis chacun doit les faire chez soi! Je pense que le temps est venu de cesser avec une espèce de logique contre, qui est tout à fait négative dans la logique de la politique valdôtaine.

Le point de départ doit être retrouvé en un fil rouge dans le débat, sur les arguments, en sachant - et je le réaffirme ici - que le rôle du Conseil régional est et reste un rôle central, face à certaines tentations démagogiques et populistes il faut le réaffirmer car ce n'est pas banal. Doit être le peuple, réuni en place Chanoux, à décider les sorts du peuple valdôtain ou bien nous croyons dans la logique - qui se trouve dans le Statut d'autonomie - d'une démocratie parlementaire représentative, qui donne aux 35 élus du Conseil de la Vallée le rôle de gouverner et d'assumer les décisions, même les plus difficiles et les plus grandes, mais réponses claires, et je l'ai dit plusieurs fois dans cette semaine, la logique est que la souveraineté du peuple valdôtain est réassumée, ici, dans l'Assemblée régionale. C'est un rôle difficile pour chacun de nous, c'est un rôle encore plus difficile pour l'exécutif parfois, mais c'est un rôle qui a été décidé par le vote populaire en 2003.

Ceux qui disent: "il y aura des changements en 2008", évidemment ils jouent leur rôle, mais attendons l'an 2008, car moi j'ai l'impression que certaines certitudes que quelqu'un exprime de temps en temps doivent être après démontrées, quand il y aura cette votation en 2008. Le fil rouge de la politique valdôtaine ne peut pas être à l'intérieur du débat ou seulement à l'intérieur du débat qui occupe les forces politiques. La dialectique dans les forces politiques est au Val d'Aoste la normalité et non une maladie; donc chacun pourrait dire: "tu étais là, tu es passé de l'autre côté"... à mon avis ce n'est pas une maladie, mais ça rentre dans la dialectique normale de la politique.

Moi je pense que la nécessité d'aujourd'hui c'est la capacité d'affronter les problèmes concrets; la "politique politicienne", il me paraît qu'elle est largement dépassée! Moi je l'ai vécue quand j'étais là, la politique politicienne, et quand je vois quelqu'un qui dit d'être le nouveau, je suis curieux car je la voyais quand j'étais journaliste la politique politicienne, qui était parfois une faiblesse du point de vue de la capacité de gérer l'Administration. Moi je pense qu'il y a aujourd'hui une crise générale de la politique en Italie, mais ce n'est pas seulement le cas italien.

Si nous regardons aux débats politiques en Europe, que soit l'Allemagne avec la grosse coalition, que soit en France avec le débat politique entre le rôle du Parlement et celui du Président de la République et du Premier Ministre, que soit dans le Royaume Uni où il y a aujourd'hui le dépassement des 10 ans gérés par Blair, un peu partout il y a cette crise. La loi de finances de l'Etat démontre une crise politique qui touche aux forces politiques italiennes. Moi j'ai regardé nos amendements que malheureusement n'ont pas eu l'essor qu'on croyait au commencement, je dois dire que je suis touché par un débat politique avec des Secrétaires d'Etat qui protestent contre le Gouvernement lui-même.

Je pense donc qu'il faut réfléchir sur la crise politique au Val d'Aoste, il faut réfléchir sur la modification de notre Statut d'autonomie, car une partie de faiblesse revient aussi de la faiblesse des institutions et pas seulement des hommes qui interprètent les institutions. Moi je pense qu'il faut regarder à notre difficile travail au quotidien et de ce point de vue j'espère que la vérification politique de majorité puisse se conclure positivement dans les prochains jours, puisque, en regardant ce qui se passe en Italie, avec un Centre-Droite et un Centre-Gauche effrités. Est-ce qu'il y a un rôle, aujourd'hui, pour une majorité autonomiste et fédéraliste? La réponse est "oui".

Le Conseiller Frassy dit: "mais le jour dans lequel tu n'auras plus la possibilité de faire ton travail"... bien sûr, la logique de cette Assemblée est une logique démocratique: si quelqu'un, ici, a la possibilité de gouverner avec l'adhésion d'une majorité dans le Conseil, pourra poursuivre jusqu'à la fin de la législature son travail; au cas contraire, heureusement que nous sommes en démocratie et qu'il y aura quelqu'un d'autre qui s'assumera, comme d'habitude dans la logique de la politique valdôtaine, les mêmes responsabilités que moi-même et les Assesseurs sont en train de conduire... mais c'est tout à fait normal!

Le problème de fond c'est qu'aujourd'hui il faut garder, d'un côté, le sens de responsabilité et, de l'autre, toute une série d'obligations qui nous reviennent pour gouverner, parce qu'il n'y aurait rien de pire que passer le message que la politique valdôtaine est une politique auto- centrée sur soi-même et seulement sur une discussion d'équilibre de majorité, de forces politiques ou de questions personnelles. Et ça non pas pour délégitimer Luciano Caveri ou n'importe qui, mais pour le risque de délégitimer l'Assemblée parlementaire de laquelle nous faisons partie! Je pense donc que nous aurons tout le temps, pendant le reste de cette législature, de revenir sur toutes les questions politiques plus ponctuelles, parce que moi je pense qu'au fond ce qui intéresse la population sont les problèmes concrets et, pour la politique - je le répète - il faut s'efforcer de reprendre ce chemin dont on a parlé encore samedi dans un débat politique des réformes institutionnelles, car moi je pense que le danger pour nous c'est le vieillissement des institutions.