Oggetto del Consiglio n. 175 del 12 novembre 2008 - Resoconto
OBJET N° 175/XIII - Interpellation: "Intentions pour le développement futur du système bibliothécaire valdôtain".
Interpellation
Evoquant le Manifeste IFLA/Unesco sur la bibliothèque publique de 1994, ainsi que les "Linee guida IFLA/Unesco per lo sviluppo - Il servizio bibliotecario pubblico" adaptées à l'Italie par l'A.I.B.;
Rappelant la L.R. n° 28 du 17 juin 1992 qui instituait le Système Bibliothécaire Valdôtain (SBV);
Rappelant également le règlement de la Bibliothèque régionale n° 3 du 14 avril 1998 et la modification successive du 24 avril 2001 n° 1;
Compte tenu du rôle fondamental des bibliothèques valdôtaines dans la diffusion de la culture et dans le libre accès au savoir et à l'information;
Soulignant la valeur du réseau bibliothécaire valdôtain, qui voit dans le caractère synergique reliant la bibliothèque régionale aux autres bibliothèques du système son point de force incontournable;
la soussignée Conseillère régionale
Interpelle
l'Assesseur à l'Education pour connaître:
1) les intentions de ce Gouvernement quant au développement futur du Système Bibliothécaire Valdôtain;
2) l'état actuel des procédures d'automatisation du prêt et les programmes futurs;
3) les projets et les délais prévus quant à la gestion des collections libraires.
Signé: Morelli Patrizia
Président - La parole à la Conseillère Morelli Patrizia.
Morelli (VdAV-R) - Je crois que le système des bibliothèques de la Vallée d'Aoste c'est un point très important du panorama culturel valdôtain. Tel que nous le connaissons aujourd'hui, il plonge ses racines dans une loi régionale de 1976, une loi qui a marqué une étape fondamentale dans le développement culturel de la société valdôtaine et qui a devancé les temps. Les Administrateurs de l'époque avec beaucoup de clairvoyance ont voulu donner à toutes les communes, grandes, petites, de basse, de moyenne ou de haute montagne, la possibilité d'ouvrir une bibliothèque et donc de donner accès de façon libre, gratuite et égalitaire au savoir et à l'information à tous les citoyens valdôtains. L'organisation du système bibliothécaire d'environ 50 bibliothèques, avec la Bibliothèque régionale, a été statuée par la loi n° 28/1992, cette loi aurait dû harmoniser des réseaux et renforcer l'action de collaboration entre les bibliothèques, ce qui signifie mettre en réseau l'acquisition des livres, les catalogues, la gestion des collections, la gestion des prêts, la gestion des inscriptions des lecteurs, la gestion des statistiques: des opérations et des actions qui en partie ont été mises en acte dès le début, mais qui à un certain moment ont subi un arrêt et à ce moment elles languissent. Ce qui ne se justifie pas, car avec les technologies modernes ces opérations et ces actions devraient trouver une réponse assez facile et rapide.
C'est vrai que l'ouverture de la nouvelle bibliothèque de la ville d'Aoste, la Bibliothèque régionale, de laquelle nous sommes tous orgueilleux, a absorbé beaucoup d'énergies, mais cette ouverture remonte désormais à 96, donc il y a 12 ans; personne ne nie l'importance de la Bibliothèque régionale, mais dans le fait de négliger le système il y a un manque grave, parce que c'est le système qui est le point de force de l'organisation bibliothécaire valdôtaine, car c'est l'action synergique du système qui tend à combler l'écart, la différence, ce que les anglais appellent le divide entre un citoyen, un étudiant, un enfant des communes reculées telles que Champorcher ou Rhêmes par rapport à un habitant de la ville d'Aoste. Voilà alors le sens de l'interpellation: à quel point sommes-nous avec la prévue automatisation du système? Qu'en est-il de la gestion du patrimoine libraire, de la mise à jour des collections correctes avec acquisition... mise au magasin... Qu'en est-il de la création de ce magasin centralisé? Qu'en est-il de la Charte des services du systèmes? Des questions auxquelles je me souhaite l'Assesseur voudra bien donner réponse.
Président - La parole à l'Assesseur à l'éducation et à la culture, Viérin Laurent.
Viérin L. (UV) - Pour répondre aux questions, je vais partir du système bibliothécaire valdôtain, de ses racines, de son origine pour arriver aux réponses qui trouvent fondement aussi dans des actes que probablement vous n'avez pas eu la possibilité de voir.
Pour ce qui est du système bibliothécaire valdôtain, le sens de ce système que la collègue Morelli connaît très bien, car elle en fait partie, et pour envisager son avenir, il faut partir de quelques considérations générales sur cette expérience, qui distingue l'expérience valdôtaine par rapport aussi à d'autres expériences.
Le système bibliothécaire valdôtain est issu de l'expérience des "centres culturels", qui a caractérisé, partout en Vallée d'Aoste, le début des années '70. Il a désormais plus de trente ans puisqu'il est né en 1976 des lois par lesquelles, en se fondant sur des accords avec les collectivités locales, la Région décida de créer un réseau "de bibliothèques et de centres sociaux d'éducation permanente", structures autour desquelles allait par la suite s'organiser la vie culturelle des communes.
Cette floraison d'initiatives a anticipé l'actuelle conception globale du service que les bibliothèques sont appelées à rendre aux communautés locales, en s'adaptant aux exigences de socialité des différents milieux, conformément aux lignes directrices de l'UNESCO pour le développement citées dans l'interpellation. Elle a en outre concrétisé les principes fixés dans le "Manifeste sur les bibliothèques publiques" de l'UNESCO, d'après lequel - je cite -: "la bibliothèque publique, clé du savoir à l'échelon local, est un instrument essentiel de l'éducation permanente, d'une prise de décisions indépendante et du développement culturel de l'individu et des groupes sociaux".
Les bibliothèques valdôtaines se sont engagées dans la vie communautaire non seulement par leurs initiatives visant à diffuser la lecture, mais aussi leur contribution à l'ensemble des manifestations socio-culturelles et récréatives qui animent les communes, surtout les plus petites et les moins peuplées. Je voudrais rappeler, par exemple, leur apport à la fondation des groupes de théâtre populaire, qui ont vu une grande vague à la fin des années '70, dans les années '80 et qui aujourd'hui retrouvent une vague de floraison, tant il est vrai qu'on a dû augmenter même les soirées prévues et chaque année des nouvelles compagnies naissent, compagnies de théâtre populaire qui à l'époque ont remarquablement relancé la création littéraire en franco-provençal. L'on peut dire qu'en fonction de leurs contextes locaux, les bibliothèques se sont développées pour répondre à des besoins qui dépassent - et de loin - le seul domaine de la lecture. La réforme de ce système par la loi de 1992 que vous citiez, a accentué les aspects techniques du travail des opérateurs des bibliothèques: mais celles-ci n'ont pas cessé d'être les points de repère essentiels de la vie sociale et culturelle des différentes réalités municipales, en jouant aussi le rôle de centres vivants de production intellectuelle. On leur doit, par exemple, des publications sur l'histoire et les traditions des différentes communautés qui ont fait mieux connaître et apprécier les racines de notre peuple.
Aujourd'hui la situation a changé, la société a évolué et nous sommes dans une société qui place nos bibliothèques communales face à des situations nouvelles: l'essor des technologies, que vous citiez, exige des bibliothécaires des savoir-faire qui n'ont plus grand-chose à voir avec la bibliothéconomie. Le village global virtuel envahit nos villages réels via l'internet et aussi je voudrais le souligner le problème de l'immigration, les immigrés issus de cultures très différentes de la nôtre créent des situations inédites, à l'école comme sur les lieux de travail, mais aussi dans le tissu social de la Vallée d'Aoste. Toutes ces réalités nouvelles compliquent la gestion de l'ensemble des activités pour les bibliothécaires, surtout là où cette structure repose sur un seul employé, comme c'est le cas dans presque toutes les communes valdôtaines.
Pour venir aux perspectives, le temps est donc venu de faire un nouveau pas en avant sur le chemin de l'évolution du système bibliothécaire valdôtain - et je partage les considérations formulées - et de mettre en chantier une réforme qui corresponde mieux à notre époque et aux principes fédéralistes qui sont à la base des lois régionales aussi, c'est-à-dire la n° 54 de 1998 et la n° 1 de 2002: les lois fondamentales qui ont en effet attribué aux collectivités locales les fonctions administratives jusqu'alors exercées par la Région, dont notamment la gestion des services publics de lecture, transfert de compétences... et là il faudra être attentifs qu'il advient un transfert de compétences, des ressources, mais aussi que ces ressources soient destinées à la création des bibliothèques et, pour éviter qu'il y ait des problèmes comme dans le passé pour d'autres domaines, où on transférait des compétences, on transférait de l'argent et cet argent était utilisé pour d'autres finalités.
Je crois que c'est important que chaque commune gère sa propre bibliothèque dans un cadre autarcique, mais que le système des bibliothèques ne devrait pas pour autant s'étioler, bien au contraire: la vision unitaire du système doit se renforcer et des initiatives communes se multiplier, en évitant le gaspillage d'argent et d'énergies grâce à la coordination des actions. Il faut donc que ce fédéralisme s'effectue avec un transfert de compétences et des ressources, mais qu'il y ait un système coordonné et qu'il y ait du support de la part de la Bibliothèque régionale au territoire. Dans cette perspective et pour donner plus de force à cette indispensable coordination qu'est-ce que nous avons fait? Avant tout nous avons créé une nouvelle structure à l'intérieur de l'Assessorat, comme probablement vous le savez, nous avons dédoublé la structure administrative compétente en la matière, afin d'accompagner ce changement de manière plus attentive. A côté de la Direction des archives et des bibliothèques, qui se chargera de cette coordination du système dans son ensemble, un Service de gestion des bibliothèques a été créé pour gérer les cinq bibliothèques de zone (le comprensoriali) qui sont actuellement du ressort de la Région, donc en créant des liens et des supports.
Quant au développement futur du système, il sera confié à un nouvel instrument législatif, vous aviez participé je me souviens à la rencontre à la Bibliothèque régionale à la fin de 2006 et nous avions déjà annoncé la création d'un groupe de travail, à la fin de la législature cela... nous semblait d'entamer un discours d'envergure assez grand. Nous avons décidé au début de cette législature de prendre le dossier et de nous activer dans ce sens. Il sera nécessaire - en vue de la réforme de la loi sur les bibliothèque - de mettre au point en étroite liaison avec tous les acteurs du territoire et, notamment, avec les collectivités locales et les institutions culturelles un moment de réflexion car il y a aussi toute une évolution dans la société culturelle valdôtaine. A l'heure actuelle c'est là le principal souci de l'Administration régionale pour ce qui est des bibliothèques.
Pour ce qui est des autres aspects que vous avez soulignés, en prévoyant un catalogue unique régional du réseau bibliothécaire, la loi régionale de 1992 sous-entendait déjà la mise en œuvre d'un système automatique de gestion des collections, accessible à partir de toutes les bibliothèques du réseau. Pour diverses raisons d'ordre technologique et financier ce système n'a pas à l'époque été créé, ce qui a obligé et oblige encore la plupart des bibliothèques à avoir recours au prêt manuel ou bien, dans quelques cas, à l'emploi de logiciels installés localement. A partir de 2003 - grâce à la collaboration entre la Direction des archives et des bibliothèques avec le DSI d'une part, mais également au développement des technologies web - des liaisons peu coûteuses ont pu être réalisées et des liaisons qui assurent l'accès direct au catalogue, de manière interactive, à partir des structures bibliothécaires du territoire et donc le prêt automatique. Au cours des cinq dernières années les cinq bibliothèques régionales de zone ont été mises en réseau interactif. Les procédures ont été longues, parce qu'il était essentiel de bien tester le fonctionnement des liaisons avant de connecter les bibliothèques communales. D'ailleurs plusieurs problèmes techniques se sont manifestés lors de la période de rodage et ont dû être résolus. Dans le cas des bibliothèques de Morgex et de Donnas, en outre, la mise en réseau a encore été retardée par les travaux de restructuration de la première et le transfert de la deuxième dans de nouveaux locaux, d'où la longue période de fermeture. A l'issue des expériences positives des structures régionales, la mise en réseau des bibliothèques communales a débuté cette année et depuis le mois d'octobre le prêt automatisé est possible depuis la Bibliothèque de Valpelline, premier exemple, et devrait le devenir d'ici quelque jours à Ollomont. Voilà pour répondre à ce qu'on est en train de faire. Les 48 autres bibliothèques suivront à un rythme qui s'accélérera au fur et à mesure que les bibliothécaires se seront familiarisés avec les procédures techniques. Nous comptons donc de compléter l'automatisation dans le courant de 2009 et puis de 2010 progressivement.
Pour ce qui est de la gestion des collections d'un système bibliothécaire, c'est bien sûr plus complexe que celle d'une seule bibliothèque, mais le système bibliothécaire valdôtain s'est activé, système qui se distingue par ailleurs des autres et, notamment, de ceux des autres régions d'Italie: il ne comporte aucune bibliothèque de conservation proprement dite. Quelques fonds de conservation spécifiquement prévus par la loi de 1992 existent, mais ils concernent la Bibliothèque régionale centrale d'Aoste, pour le reste, toutes les structures du système, y compris celle d'Aoste, sont considérées comme des bibliothèques de lecture publique sans obligation de conservation des documents; toutefois nous nous sommes activés pour envisager un dépôt de conservation centralisé, accessible et nécessaire pour entreposer le grand nombre de volumes actuellement stockés dans des dépôts provisoires...
Président - ... Assesseur, veuillez bien conclure...
Viérin L. (UV) - ... ce sont des informations importantes...
Président - ... oui, ce sont des informations, mais vous avez 10 minutes comme tout le monde, je vous prie de rester dans le temps...
Viérin L. (UV) - ... je vais terminer tout de suite... Pour vous dire, collègue Morelli, que nous sommes en train d'envisager un endroit où déposer et œuvrer dans la direction souhaitée.
Pour ce qui est du dernier aspect, la Charte des collections de la Bibliothèque régionale a été approuvée par délibération de mars 2008 et donc... je vous fais avoir la réponse par écrit vu que...
Président - ... dix minutes... il m'a annoncé la fin du temps... si vous voulez faire une motion d'ordre, moi je suis d'accord.
Viérin L. (UV) - ... seulement pour vous signaler que le système a taré ma réponse sur les questions, par contre la collègue Morelli a fait une interpellation, donc j'avais droit à 20 minutes. Je suis un peu étonné du fait qu'on ait limité à 10 minutes entre autres des informations importantes pour la réponse aux Conseillers dans ce qui est l'exercice de leurs fonctions. J'invite la Présidence à être plus attentive, car pour les interpellations nous avons normalement 20 minutes pour la réponse. Merci.
Président - Je m'excuse pour la faute, M. l'Assesseur, je serai sûrement plus attentif pour le respect du temps, effectivement si le système ne marche pas, je vous demande encore excuse, mais ce n'est pas ma faute là non plus. J'inviterais quand même l'opérateur à bien vouloir solliciter une présence de quelqu'un qui vient à régler cette question, car c'est presque impossible de gérer la séance dans cette condition!
La parole à la Conseillère Morelli Patrizia.
Morelli (VdAV-R) - Merci, M. le Président. Je crois que la Vallée d'Aoste a quelques problèmes avec les nouvelles technologies!
Je remercie l'Assesseur pour l'excursion savante sur les Centres culturels, sur les autres associations et sur l'esprit qui les animait, c'est un esprit qui s'est conservé dans les bibliothèques communales et qu'il est juste de valoriser. Je le rassure sur le fait que l'évolution de la bibliothéconomie tient absolument en compte les nouvelles technologies, ce n'est pas que la bibliothéconomie c'est quelque chose d'archaïque qui reste au passé. A ce propos je tiens à souligner que les bibliothécaires aussi évoluent avec les technologies, je crois que les bibliothécaires en général n'ont pas de problèmes à s'adapter aux nouvelles technologies et à l'évolution.
Je voulais aussi souligner un autre aspect de la réponse, presque en défense des communes qui ont une bibliothèque. L'Assesseur a de quelque manière un peu laissé entrevoir une non disponibilité de la part des communes à utiliser l'effort destiné aux bibliothèques à cet effet. Je crois que jusqu'à présent cela ne s'est pas vérifié, les communes sont bien conscientes de l'enracinement et du rôle des bibliothèques, donc je ne crois pas que pour le futur cela se passera. Cela dépend aussi du poids que l'Assessorat veut donner aux bibliothèques et au système bibliothécaire.
Je me réjouis de la nouvelle que la loi sur les bibliothèques sera aussitôt reformée, je souhaite vraiment participer aux travaux concernant cette loi et je ne suis toutefois pas satisfaite pour ce qui est de l'automatisation du prêt, car vous savez très bien qu'il y a un manque de connexion entre ce qui est le catalogue, qui est accessible à tout le monde non seulement dans les bibliothèques, mais de tous les ordinateurs des valdôtains... il n'y a pas de correspondance entre ce qui est dans le catalogue et ce qui est la réalité des bibliothèques valdôtaines, car vous savez très bien que des livres qui dans le catalogue résultent être disponibles dans les bibliothèques peuvent ne pas l'être, car le catalogue n'est pas en ligne, donc la mise à jour des données n'est pas faite en temps réel.
Je ne suis pas non plus satisfaite quant aux délais prévus pour la gestion des collections libraires. L'entrepôt duquel vous parlez, cela fait quelques années qu'on en entend parler et il est encore lettre morte. Or je crois que vraiment l'effort qui a été fait dans les années passées... justement, vous dites, en devançant les temps, notre Région a été à l'avant-garde dans le domaine des bibliothèques, bien cet effort, à ce moment, n'a pas de correspondant dans la situation actuelle, qui est, je ne veux pas dire négligée, mais toutefois elle n'est pas vraiment prise en considération comme elle le devrait. En tout cas, je vous remercie.