Oggetto del Consiglio n. 3508 del 4 aprile 2024 - Resoconto
OBJET N° 3508/XVI - Retrait de motion: "Engagement à organiser les Etats généraux de la langue francoprovençale de la Vallée d'Aoste".
Bertin (Presidente) - Passiamo al punto successivo, al n. 48. Consigliere Lucianaz, ha facoltà di intervenire.
Lucianaz (RV) - Je commence par un texte, un chef-d'œuvre de la culture valdôtaine, que je ne traduis pas tout de suite, mais je donnerai la version écrite; c'est l'un des plus vieux textes écrits, rédigés en francoprovençal, a été écrit par le Capitaine Pléod en 1849, le 7 septembre.
Justement je lis pour nous reporter à une dimension un peu plus valdôtaine que d'habitude. Il écrit cette lettre à un ami en disant (je le répète, en 1849):
"Te voillave me nen fére creire euna grossa e me fére torné su de Djouére avoué la sei. Eun me nen beuten euna beurta su lo cotson, le bague son pa allaye comme te pensave. Na, na, dz'etso pa pion, ni aoutre pe l'ordzo adon, bouffro na! Te voillave m'accondzeblé avoué euna becouére, dze me sé deut: Te me creyave avoullio devan euna maletta e eun tsaousson plen de sou dzano e blan. Teutteun dze sé ità euntcé lliè, e comme dz'etso pa prateque de la tciarrère e de la lliaou iaou itave, dz'é prià mon amì de me meiné. -Termino - I l'etse nét quan nos en fé salla veseta. Tenide lo lanterneun!, i m'a deut, no fa martcé a teupet, vo porrià fere eun cuculemet e resté trampo apré. Apeina entrà deun la lliaou dze me sé euntciambottà e lo lanterneun l'è tcét pe terra, nos étcian comme dedeun eun for".
(traduction en français: "Tu voulais me faire croire une grosse blague et me faire revenir de la Doire avec la soif. En me mettant une laide sur le croupon, les choses ce ne sont pas passées comme tu imaginais. Non, je n'étais pas ivre, ni dans l'orge, loin de là! Tu voulais m'unir avec une moche volaille et je me suis dit: tu me croyais aveugle devant un petit sac et une chaussette remplis de fric jaune et blanc.
De toute façon je me suis rendu chez elle et, étant donné que je n'étais pas pratique de la charrière comme et de l'allée où elle habitait, j'ai prié mon amis de me conduire. -Je termine: - C'était dèjà sombre quand nous avons fait celle visite. Tenez la lampe! - il m'a dit - il nous faut marcher dans la nuit et vous pourriez tomber par terre en vous faisant du mal et rester boiteux. Comme on est entré dans l'allée, j'ai trébuché et la lampe est tombée par terre. On était comme dans un four").Et cetera, et cetera...
Qui a compétence passive du francoprovençal surement a reconnu ce texte: il y a des mots un petit peu étranges, j'ai de la difficulté à les lire, comme sûrement il n'utilisait pas une graphie standardisée; même pas la graphie du Brel, même pas la graphie de Conflans ou la graphie du professeur Schüle, mais, en tout cas, j'ai rendu l'idée de ce qu'a composé la culture valdôtaine il y a presque 200 ans.
Pourquoi j'ai voulu vous lire ça? Parce que j'ai tiré ce texte de "Noutro dzen patoué", une œuvre formidable! C'est, le premier volume des huit parus et c'est un travail qui, avant tout a été composé presque totalement par Monsieur René Willien, qu'on ne remerciera jamais assez. La préface du premier numéro nous parle d'un projet de livre, qui est, dédié au patois, réservé spécialement aux instituteurs valdôtains, a été conçu à l'occasion des séances du premier congrès des patoisants francoprovençaux qui s'est déroulé à Aoste au mois d'octobre 1961, auquel ont pris part les patoisants illustres de Savoie, de la Suisse Romande, de la Provence, de la Wallonie, du Piémont, du Val d'Aoste. En effet, dans ce même congrès, on avait parlé avec insistance de la contribution que l'école peut donner à la lutte pour la conservation du patois valdôtain. C'est donc avec beaucoup de plaisir que l'Assesseur qui a préfacé ce livre, Mario Andrione, et le président de la Commission du patois et des traditions valdôtaines, René Willien, avec lui, ont organisé le congrès des patoisants.
Tout ce travail est dû aux compétences et à la volonté de Corrado Gex, un vrai Valdôtain qui a énormément bossé pour notre culture.
Je termine en disant que l'instituteur valdotain - est toujours écrit dans la préface - "l'instituteur valdôtain pourra aider ses élèves à lire et à accueillir le patois, il pourra ensuite leur donner un appui pour le concours Abbé Cerlogne - et là justement c'est la première année du Concours Cerlogne -, afin qu'un grand nombre d'écoliers valdôtains puisse prendre part à cette grande fête".
Voilà, tout ça pour vous dire qu'il y avait une culture en Vallée d'Aoste, bien sûr. Moi je continue à lutter pour cette culture, j'essaie de la transmettre, comme j'ai essayé de la recevoir au mieux, et quand on parle de spécificité valdôtaine j'aimerais bien comprendre, qui parle de spécialité, de quoi veut parler.
Bien sûr, la langue est l'un des éléments que caractérise fortement une spécificité ; moi, avec cette motion, je vais m'occuper une fois de plus, au moins dans cette Législature - qui est la seizième dès la création de la Vallée d'Aoste -, de la loi d'État 482 de 1999, définie par quelques personnages politiques "vecchia" mais, heureusement, j'oserais dire, qu'elle existe, parce que si on attend le Gouvernement valdôtain... pouro patoué: [traduction en français: pauvre patois] on ne va pas trop loin.
Au-delà du Concours Cerlogne, j'aimerais bien comprendre ce que fait le Gouvernement valdôtain pour favoriser la valorisation et l'épanouissement du patois, si pas quelques miettes. 16 Législatures se sont suivies, mais encore pas une seule mention dans le Statut spécial dès l'année 1945 pour la langue des Valdôtains.
L'initiative de aujourd'hui fait référence, en particulier, à la motion votée à l'unanimité par le Conseil régional le 22 novembre 2023, ayant pour titre "Impegno a promuovere tra le proposte di modifica dello Statuto speciale il riconoscimento e la tutela della lingua e cultura francoprovenzale", qui engage "la Commissione competente e il Governo regionale a lavorare per l'uso e la valorizzazione del francoprovenzale, attraverso un esame accurato degli strumenti giuridici di cui in premessa, per ottenere in tempi ragionevoli, in prima istanza, il riconoscimento della lingua con norma di attuazione in vista di un'auspicata riforma costituzionale".
On revient sur les Norme di attuazione: mon souci est: dans quel temps? Ce choix, comme le rappelle la motion, n'exclut donc même pas l'optique d'une réforme organique de la loi constitutionnelle numéro 4, une réflexion rigoureuse, vis-à-vis de l'introduction dans le Statut spécial valdôtain de la reconnaissance et la tutelle de la langue francoprovençale. Ça fait seize Législatures qu'on attend un petit pas de la part des soi-disant Gouvernements autonomistes: on est encore à zéro.
De tout ça nous en avons parlé en Première Commission: lors de son audition, qui s'est tenue le jour 5 février 2024, l'assesseur Caveri - à l'occasion accompagné par le fonctionnaire régional (omissis)-, relativement à l'application de la loi italienne et de la réalité normative qui s'occupe des minorités linguistiques historiques.
Heureusement qu'on a parlé de l'arpitan, j'oserai dire, en Première Commission, parce qu'autrement le Président de la Première Commission n'aurait même pas eu l'occasion d'en convoquer une; quoi qu'on dise, le collègue Sammaritani, que hier a bien rappelé quels sont les compétences de la Première Commission, mais, pour l'instant, l'engagement pris par le Gouvernement valdôtain, pris avec cette motion, s'arrête là: deux convocations de la Commission et c'est tout.
L'argument de l'audition concernait deux question débattues au Conseil régional. Dans le détail: une motion qui prévoit au sein des propositions de modification du Statut spécial valdôtain, l'engagement de la part du gouvernement régional à promouvoir la reconnaissance et la préservation de la langue francoprovençale; deuxième point, l'ordre du jour numéro 9 du projet de loi, qui concernait la révision de la normative de référence pour la sauvegarde des minorités linguistiques, historiques, à l'intérieur de l'État italien.
Dans cette occasion, l'assesseur Caveri avait clairement indiqué, pour la promotion de la langue francoprovençale, le parcours de la création d'une mesure législative d'exécution (una norma di attuazione, on dirait en italien), pour porter à une normative dans le but de renforcer la thématique de valorisation de la langue historique. Dans ce même contexte, l'assesseur a aussi proposé la création d'un Groupe de savants, qui puisse travailler dans la direction de concrétiser l'action, mais, a-t-il même précisé l'assesseur Caveri, "la scrittura di norme di attuazione eventuali è a capo del legislativo della Regione", donc c'est une compétence du Gouvernement; quel Gouvernement? Là, je comprends pas bien... comme tout le monde fait partie du même Gouvernement.
Voilà, donc, les raisons qui nous ont incités à présenter cette motion, qui concerne le présent, et le futur de la millénaire, plus que millénaire, langue valdôtaine. Vous savez bien que, sur tout le domaine du francoprovençal et, je le dirai maintes fois encore, il y a que la Vallée d'Aoste qui a gardé cette particularité de continuer à utiliser la langue, même si l'école ne fait pas son devoir, les moyens d'information ne font pas leur devoir.
Les thématiques qui regardent cette loi sont nombreuses, je parle des programmes scolaires, d'université, toponymie, guichets linguistiques, utilisation de la langue dans l'Administration publique, contrats de service avec la chaîne télévisée RAI, collaboration avec d'autres maisons d'émission, publications écrites. Tout ça est prévu par la loi cadre italienne en argument, la loi est en vigueur, il suffit d'appliquer ces règles. Et je vous répète encore une fois: la toponymie prévue par le loi italienne (article 10); les guichets linguistiques; l'activité des assemblées communales supra locales régionales (article 7); l'utilisation de la langue dans l'Administration publique; les juges de paix (article 9 de la même loi); les conventions; les contrats de service avec la chaîne télévisée RAI (prévus par l'article 12 de cette loi en vigueur); le rôle du CORECOM valdôtain - même si cela fait sourire certains assesseurs - (article 12); la collaboration avec les associations; les maisons d'émissions radio télévisées; les publications écrites (article 14 de la loi italienne en vigueur), utilisées dans d'autres régions italiennes, même à Statut spécial, et que en Vallée d'Aoste on ne veut pas utiliser; l'institution pour la tutelle des traditions linguistiques (article 16 de la même loi); et, bien sûr, les programmes scolaires, à partir des écoles maternelles jusqu'à l'université. Vous devez le savoir, si vous ne savez déjà, que le francoprovençal est étudié dans les universités de Lyon, de Grenoble, de Neuchâtel (je veux ici rappeler l'adorable Federica Diémoz que malheureusement nous a quittés très tôt et qui avait des énormes compétences), l'Université de Turin aussi s'occupe du francoprovençal. Je parle de quatre villes importantes, où les locuteurs du franco-provençal ont pratiquement disparus.
Et à Aoste, qu'est qu'on fait à Aoste? A Aoste, où vraiment il y a une situation de francoprovençal pratiqué, vivant, en Vallée d'Aoste y a plein de bons instituteurs, qui auraient sûrement la capacité de tenir des cours de langue. Sur ce point, on pourrait faire des concrets pas en avant avec l'offre universitaire, il suffit d'y croire. Ce Gouvernement ne croit pas dans la culture valdotaine et le démontre, ne croit pas dans la langue valdôtaine et le démontre, chaque fois.
Je continue, en vous rappelant que cette même majorité ne veut pas s'occuper à l'intérieur de la Commission du Règlement du Conseil régional, suite à l'approbation, en date 22 mars 2023, de la motion ayant pour titre "Modification du Règlement du Conseil afin de permettre l'utilisation du franco-provençal en occasion des séances publiques dans l'Assemblée régionale", la dernière justification a été "la Commissione sta svolgendo un percorso di approfondimento sulle possibilità di utilizzo del francoprovenzale in Consiglio regionale". C'est toujours la même technique, je vous reconnais que vous avez une certaine cohérence dans tous les secteurs.
Je rappelle aussi les réponses, en Première Commission, en date du 15 février dernier, du dirigeant responsable du Bureau régional ethnolinguistique (le dirigeant du Brel), lors de son intervention sur l'argument de la révision de la normativa di riferimento per la tutela delle minoranza linguistiche in Italia: elle a déclaré qu'elle ne s'en occupe pas, c'est un engagement du Gouvernement, ce n'est pas elle et c'est dans la Commission qui nous l'a rappelé, c'est pas de ses compétences.
Donc, je rappelle que le débat sur les aspects plus techniques, concernant les aspects principaux de la langue à forte caractérisation dialectale, tel que le patois de l'arpitan, c'est la connaissance, l'utilisation, la koinè, la graphie, la diffusion, les différences locales.
Dans le passé, il y a eu des fortes confrontations à l'intérieur de cet univers culturel: il suffit de rappeler les confrontations entre Monsieur Raymond Vautherin et le BREL, représenté par Monsieur Favre; il suffit d'imaginer le cercle des ethnistes valdôtains (je rappelle Monsieur Tamone, Monsieur Armand, Monsieur Munier) et un monde, un monde qui a énormément travaillé sur notre langue.
Et bien, toutes ces confrontations dans le passé, qui sont produites dans le passé, sont encore existantes et de nos jours il y a plein de réalités savantes qui chaque jour se penchent sur cette langue et produisent en cette langue; . Elles auraient besoin d'une chose: proposer une sorte d'Etats généraux de la langue, et justement, avec cette motion, je demande au Gouvernement, en particulier au Président du Gouvernement, en collaboration avec l'assesseur, donc en particulier à Monsieur Testolin et à Monsieur Guichardaz, d'organiser dans les prochains six mois les Etats généraux de la langue francoprovençale de la Vallée d'Aoste, la plus représentative possible du complexe univers des patoisants arpitans (il y en a des centaines qui produisent, encore aujourd'hui, en francoprovençal).
Au Président de la Première Commission je demande aussi: la proposition de créer une sous-Commission au sens de l'article 30 du Règlement du Conseil de la Vallée pour la rédaction d'une disposition d'application de notre Statut spécial en matière de sauvegarde et valorisation de la langue francoprovençale.
Je demande l'organisation, dans la même Commission, de l'audition des référents de la Commission compétente pour la toponymie, en particulier, depuis les questions qui concernent, par exemple, le toponyme "Le Breuil" et pour connaître les méthodes de choix de ces modifications des toponymes. On sait bien que ce n'est pas la Commission qui officialise ce toponyme, mais, au moins, d'en connaître les motivations et les choix qui ont été faits pour proposer aux Administrations locales certains choix.
Je m'arrête là, seulement en rappelant que ce n'est pas une bataille personnelle, c'est une bataille que je fais à nom d'une communauté, une communauté entière et je veux rappeler quelqu'un de ceux qui ont eu la capacité de produire des chefs d'œuvres dans notre langue: je commence par Eugénie Martinet, Anaïs Ronc Desaymonet, Armandine Jérusel, la Pellissier, la Césarine Binel, la Filippot, Iris, la Stevenin, la Bertolo, Susanna, la Buillet. Et, parmi les hommes, on ne peut pas ne pas parler de notre poète, le Dante valdôtain, qui est l'abbé Cerlogne, bien sûr; et nous avons eu aussi Désiré Lucat, qui a composé des poèmes formidables, De Petro, Gorris, Ferré de Saint-Vincent, Térivel, Mirko Viérin, Orfeo Cout, qui a écrit de très belles poésies (le pauvre Orfeo!), Marco Gal (formidable!), le Chanoine Bérard, le Grand Gorret (l'Ours de la montagne), et combien encore... Jean Domaine. Et des vivants, il y encore des vivants heureusement, Corradin, Jyaryot, Armand, Luca Tillier, les Chansonniers d'Ayas, Haranako, et combien encore...
Donc, cette proposition c'est justement au nom de tous ceux qui ont produit en francoprovençal et qui sont encore en train de produire dans cette langue et, à mon avis, devraient être soutenus par ce Gouvernement. C'est ce que je demande avec cette motion, bien sûr on l'a voté à l'unanimité il n'y a pas longtemps, mais, au-delà des deux rencontres en Première Commission, je crois que les choses se sont déjà arrêtées.
Presidente - La discussione generale è aperta. Chi vuole intervenire si prenoti. Non vedo richieste d'intervento nella discussione generale. La discussione generale è chiusa. L'assessore Jean-Pierre Guichardaz ha facoltà di replica per il Governo.
Guichardaz J. (FP-PD) - Je suis toujours étonné par votre loquacité, qui est vraiment très intéressante pour ce qui concerne les arguments que vous abordez; mais, pour cette motion, nous avons décidé que je répondrai au nom du Gouvernement régional, mais je préannonce que je ne suis pas en mesure -moi et le Président, naturellement - d'engager le Président de la Première Commission pour ce qui concerne les propositions que vous avez posées dans votre initiative. Vous savez bien que les motions sur lesquelles répond le Gouvernement doivent être adressées directement au Gouvernement, si on a l'intention d'engager l'Assesseur de référence et même le Président de la Région. En tout cas, si le Président de la Première Commission veut dire quelque chose, je pense qu'il pourra participer tranquillement au débat, en apportant une contribution qualifiée en ce sens et je crois que la Commission elle-même, à travers ses composants, pourra, en toute liberté, décider d'accueillir ou non vos suggestions, vos propositions.
Moi, je me limiterai donc à traiter la partie relative au Gouvernement, en ajoutant, en ce qui concerne le point 2 de la motion, une précision que je crois pourra être utile pour la suite du débat et je lis une annotation que m'a été fournie par les structures. Relativement au point 2, vous écrivez: "L'organisation de l'audition des référents de la commission compétente pour la toponymie, suite aux questions qui concernent le choix du toponyme "Le Breuil", et pour connaître la méthode de choix de modification des toponymes" et l'annotation dit: "Lundi 8 avril 2024, et donc dans quatre jours, la Commission régionale de la toponymie locale rencontrera madame Elisa Maila Cicco, la Maire de la commune de Valtournenche, pour se confronter en ce qui concerne le travail effectué; successivement, tout en évaluant les résultats de la réunion, il sera possible d'organiser tout autre à suivre". Donc, la réponse pour ce qui concerne la partie relative, au choix du toponyme "Le Breuil".
En tout cas, bon, je vous remercie vivement pour cette très intéressante proposition d'organiser des Etats généraux de la langue franco-provençale de la Vallée d'Aoste, qui donneraient aux franco-provençales la possibilité d'être valorisés, outre que de fournir des échanges, des aperçus très intéressants. Toutefois, tout en évaluant très attentivement la situation, avec les structures aussi, je me permets de ne pas accorder une suite positive à votre proposition et, donc, je vous propose de la retirer.
En premier lieu, une initiative d'une telle envergure implique la participation de plusieurs acteurs appartenant au domaine franco-provençal dans les différents secteurs de l'école, de l'Université, de la recherche, des Sociétés savantes, au-delà des Alpes et cela comporte des temps de réalisation bien plus importants que six mois et qui ne peuvent pas être programmés dans un délai fixé, disons comme ça.
En outre, le BREL, le Bureau régional ethnologie et linguistique, est actuellement complètement engagé dans la réalisation d'initiatives insérées dans la programmation régionale, telles que vous avez citées: le concours Cerlogne, tout d'abord, l'Ecole populaire de patois, l'organisation de l'exposition à l'église de Saint-Laurent d'Aoste, à l'occasion des manifestations pour l'anniversaire de l'Autonomie de la Vallée d'Aoste, la fête transfrontalière Le Pan Nèr et d'autres activités institutionnelles. Il s'agit d'activités très importantes pour la valorisation du franco-provençal et de la culture de la Vallée d'Aoste.
A ce propos, je dois rappeler que l'Administration publique doit obéir à des processus très contraignants, qui ne permettent pas d'accueillir des temps qui serraient au fixé, disons comme ça, pour la réalisation de nouvelles manifestations. Et donc je m'excuse pour toute déception que cette décision peut causer, mais la situation actuelle ne permet pas d'accepter votre motion.
Moi ce matin j'ai parlé avec le collègue Lavevaz, qui m'a garanti une intervention pour ce qui concerne la Première Commission, je pense qu'il pourra intervenir pour ça.
Presidente - Ci sono altri interventi? Altrimenti metto in votazione. Consigliere Lucianaz ha facoltà di intervenire.
Lucianaz (RV) - Ecoutez, monsieur l'Assesseur, au moins vous avez fait l'effort de répondre, c'est déjà pas mal, merci.
Je ne pouvais pas m'attendre une réponse différente, bien sûr; donc, je crois qu'on pourrait, quand même, la retirer. On savait déjà très bien quel était le futur des initiatives francoprovençales par rapport à cette Junte: vous n'avez aucun, aucun intérêt de vous occuper du francoprovençal, ni du patoué; moi, à chaque fois que je vous rencontrerai à quelques fêtes du patois, je vous regarderai bien dans les yeux pour vous dire: bravo, les acteurs! Vous êtes formidables, vous ne faites rien, rien, si pas les choses que déjà Monsieur Gex avait proposées en 1961; mais alors il n'y avaient pas les moyens, il n'y avait même pas la digitalisation et on faisait beaucoup plus de choses que aujourd'hui. Donc, ce Gouvernement n'a aucun intérêt de s'occuper de la langue des Vald?ôtains, on le sait bien. Et bien, on continue sans votre aide, ne doutez pas.
La question c'est que là, le Gouvernement valdôtain, la politique valdôtaine, pourrait aider culturellement notre Région; vous n'avez pas envie de le faire, mais on continuera à parler le patois. Déjà René Willien se plaignait qu'on parlait presque plus le patois en 1950, parce que tout le monde parlait piémontais et italien. Déjà l'abbé Cerlogne, en 1855, disait: "Le patois est fini, parce que tout le monde dans les bourgs utilise d'autres langues" et, quand même, on continue, nous on continue et nos fils continueront et nos arrière-petit-fils continueront à parler cette langue, même contre la non volonté de ce Gouvernement, de l'Union Valdôtaine, de cette Junte, de s'occuper et d'aider cette langue.
Je vous ai montré "Noutro dzen patoué", un travail formidable, on pourrait bien le republier, au moins: il n'y a plus de copies à disposition. Monsieur Willien a fait un travail formidable: là on parle de littérature, on parle d'histoire, on parle d'agriculture, on parle de n'importe quoi. Il y a un recueil sur huit volumes: il suffirait de les reprendre, la qualité du patois est exceptionnelle, à différence de ce qu'on entend aujourd'hui; mais, comme vous le savez bien, il y a une volonté et l'opposition ne peut pas, bien sûr, voter pour tout le monde.
Donc, si le Chef de groupe est d'accord, je lui laisse la parole et je termine. Ne croyez pas que on vous fera de la bonne publicité, Messieurs les huit de la Junte, et majorité comprise.
Presidente - Consigliere Aggravi, ha facoltà di parola.
Aggravi (RV) - Tout simplement pour faire deux considérations par rapport au débat entre l'Assesseur et mon collègue, qui a bien présenté l'objectif, les principes, qu'on a cherché de mettre dans les prémisses mais, sans doute, dans l'engagement.
Pour ce qui est du premier, non du premier point, mais du premier paragraphe, et donc l'engagement plus direct au Gouvernement, notamment au Président et à l'assesseur Guichardaz, qui a expliqué même les motivations du point de vue, disons, plus administratif de l'organisation d'un moment (plus que d'une manifestation) très important qu'on a voulu appeler les Etats généraux de la langue franco-provençale de la Vallée d'Aoste.
Bien, on a un pris note des observations, on fera une nouvelle proposition, un peu plus complexe, plus articulée, on verra quand, et dans les possibilités qu'on a, même par rapport aux considérations qu'on a fait hier avec le collègue Restano sur l'organisation des bureaux, on fera à soi-même et on fera notre proposition et donc on aura la possibilité d'en discuter dans les Commissions compétentes.
Pour ce qui est, au contraire, du Président de la Première Commission que, bon, je n'ai pas entendu, mais je lui annonce que, pour ce qui est du point 1, et donc la proposition de créer une sous-Commission, on fera la requête directement en Commission et puis là on verra ce que la Commission voudra faire par rapport aux possibilités de l'article 30 du Règlement du Conseil, donc sera la Commission à prendre ces décisions.
Pour ce qui est, au contraire, du toponyme "Le Breuil", on prend note et acte de ce que l'Assesseur nous a dit et des nouvelles: on verra ce qui arrive, ce qui arrivera, et pour ne pas mettre dans une situation... on voudrait donner une importance, et on voulait donner une importance, aux trois sujets qu'on a proposés... On retire la motion, mais on va transformer ces engagements dans d'autres actes pratiques et administratifs, car l'Administration est sans doute très importante, mais la volonté politique encore plus, monsieur l'assesseur.