Oggetto del Consiglio n. 381 del 6 febbraio 2019 - Resoconto
OBJET N° 381/XV - Interpellation: "Projet de revitalisation et de valorisation de la langue valdôtaine".
Rollandin (Presidente) - Il punto n. 30 viene posticipato, per cui passiamo al punto n. 31 all'ordine del giorno, la parola al collega Lucianaz.
Lucianaz (LEGA VDA) - Merci Président, je suis en accord avec le bureau de la rédaction des rapports pour la transcription et la traduction intégrale de mes interventions en patois, en attendant que le règlement du conseil régional accepte les interventions en patois et s'organise afin de pouvoir les transcrire, je donnerai lecture de mon interpellation, de notre interpellation, en arpitan et vu que le texte est déjà écrit en français, il n'y a pas de soucis pour la transcription. L'interpellation consiste, monsieur l'assesseur Viérin:
Apprèi de vo, deun l'assemblò di deré Conseill regional di 10 janvieur, que la disponibilitò dés insegnan di francoprovensal én Val d'Outa, surtoù deun le derés an, l-et todzor pi rera; vua l'intenchon anonchaye de volei beutér eun pià eun nouvo cours de formachon, pe énstruire de nouvo insegnan, deun le meis que vegnon; rappelò que deun le noutre quemene véquièisson encora de djizeine de valido insegnan di patoè que, deun les an passò, l-an partecipò i cours de formachon, céce organisò pe lo Brel, bien cheur, e que cheur que l-an de grouse competence avouì euna londze esperience deun l'insègnemen mi que, bien facilo, fan pa partìa de ceuta rentse de nom dés insegnan que l-et a disposechon de voutro assessorà; e calquelò que céce mémo insegnan son quase jamì étò contattò pe le streteure regionale, pe cen que nen si mè (que sian lez écoule, biblioteque, le manifestachon organisà pe lo Brel, e d'atre streuttere regionale) mi que l-an de grouse cognéssance de noutra lenva e de noutra queultera eun general (elemen indeuspensablo perquè le dzovéno Valdoten aprègnussan mioù leur lenva et incò pe tceu céice que voulon la apprendre permì les ativitò que l'aministrachon regionala que vorrie poué propousér voutro assessorà), le Consellié signatero demandon se i et la volontò, de la par de cé Assessorà, de prendre serieusamente én considerachon tot cé importan saveir, e se i et l'engadzemen a pa voleir renonché a celle grouse competence, fran deun cé projé annonchà de revitalisachon e de valorisachon de la lenva valdotena.
[traduzione dal patois: "Appris, en occasion de la séance du dernier Conseil régional du 10 janvier, d'un manque de disponibilité de la part des enseignants du franco-provençal en Vallée d'Aoste qui s'est manifesté lors des dernières années; vu l'intention de la part de l'Assesseur à la culture de promouvoir un nouveau cours de formation pour des nouveaux enseignants de patois dans les prochains mois; rappelé que sur le territoire valdôtain survivent encore des dizaines de bons enseignants de patois formés par les structures régionales, de très bonne compétence avec une valide expérience dans l'enseignement, mais qui ne font très probablement plus partie de la liste des instituteurs à disposition de l'assessorat; attendu que ces mêmes instituteurs ne sont que très rarement contactés par les organes valdôtains (bibliothèques, écoles, Brel, et cetera) alors qu'ils possèdent les connaissances linguistiques et culturelles nécessaires à la formation des jeunes patoisants valdôtains et utiles aux présentes et futures activités que l'administration régionale promeut; les soussignés Conseillers régionaux interpellent l'Assesseur compétent pour savoir: s'il y a la volonté, de la part de l'Assessorat compétent, de prendre en considération cet important savoir, et l'engagement à ne pas se priver de telles compétences dans un projet de revitalisation et de valorisation de la langue valdôtaine"].
Président - Pour la réponse, la parole à l'assesseur Viérin.
Viérin (UVP) - Crèyo que sièye dzen sentì prédjì patoué i Consèille réjonal é no spéén tcheutte que lo riillemén sièye modifià i pi vitto pe baillé la poussibilitó a tcheutte de s'esprimì can catcheun nen n'a voya dedeun seutta lénva.
[traduzione dal patois: "credo che sia bello sentire parlare in patois in Consiglio regionale e speriamo tutti che il Regolamento sia modificato al più presto per dare la possibilità a chiunque di esprimersi quando ne ha voglia in questa lingua"].
Je remercie les collègues pour cette initiative. Il est très important, avant tout, dans les prémisses de dire qu'il faut relancer - on a eu la possibilité d'en parler dans les dernières séances - de relancer la diffusion du patois.
Il y a cette nécessité et pour relancer la diffusion du patois, en partant avant tout du domaine scolaire, il faut relancer la formation des formateurs, car pour différentes raisons le dernier cours on l'avait organisé - je m'en étais occupé personnellement - en 2012 et donc différentes années se sont écoulées, et il y a aujourd'hui l'exigence de repartir avec un nouveau cours.
J'ai déjà donné instruction au Brel de se mettre en contact aussi avec la Surintendance et la partie de l'éducation et de la culture pour coordonner bien les mesures afin qu'il y ait la possibilité de s'adresser aux enseignants - qui déjà sont enseignants dans le monde scolaire - et de vérifier s'il y a une envie de formation ultérieure en franco-provençal; dans ce sens l'assessorat est déjà en train de se bouger et aussi de vérifier la disponibilité pour relancer un nouveau cours.
Je partage avec vous, collègue Lucianaz, qu'il y a la nécessité, avant tout, de repartir des professionnalités qui ont déjà été formées et, en prenant aussi part de ce que vous nous avez signalé, nous irons contacter tous les enseignants formés dans les années, pour demander avant tout la disponibilité à ces enseignants, qui ont déjà sacrifié leur temps, leurs passions et leur dévouement pour se former à cette tâche.
Donc il sera de notre ressort de vérifier que tous ces enseignants - je vous demanderais bien évidemment un support, s'il y a aujourd'hui des disponibilités que vous connaissez déjà - mais il faudra partir surtout de ces disponibilités, car, à ce qu'on nous a dit, tous les enseignants ont été contactés, mais souvent il y avait de la disponibilité qui ne conjuguait pas le travail aux autres professions; donc pour répondre: oui, nous aurons, avant tout, la possibilité de ne pas dissiper ces professionnalités et de partir avant tout des enseignants qui ont déjà été formés médiateurs, parce qu'il y a différents niveaux de formation.
J'en profite pour dire que au-delà du milieu scolaire, entendu comme formation du concours Cerlogne mais aussi possibilité de donner une possibilité en plus, en accédant à cette langue pour ce qui est du milieu scolaire, nous allons relancer aussi... vous savez que dans ces dernières années l'école populaire était déléguée aux communes, il faudra à mon avis, renforcer cette synergie avec les communes et non pas tout court leur déléguer cette organisation, qui avant prévoyait aussi la recherche des enseignants. Vous savez très bien que nous avons des enseignants, par exemple, de la Salle qui ont dû aller enseigner dans la vallée du Lys et cela a présenté des difficultés, surtout pour reporter le patois dans la zone d'appartenance.
Donc un raccord et disons une régie régionale en collaboration avec les communes, et aussi relancer différentes initiatives qui n'avaient plus été reproposées, je pense, par exemple, aux "bains de langue": c'étaient des initiatives très intéressantes parce qu'elles donnaient à ceux qui ne connaissaient absolument pas le patois la possibilité de le découvrir... je me souviens - Claudio Restano était syndic de la commune de Valpelline - on avait organisé à Valpelline des bains de langue: nous avions des personnes qui n'étaient pas Valdôtains, non seulement qui n'étaient pas Italiens, mais ils n'étaient pas Européens, nous avions l'exemple d'un Japonais qui y avait participé.
L'engagement est de présenter un plan qui puisse relancer les différentes initiatives scolaires et toutes les initiatives dans la communauté, en collaboration bien évidemment et à régie de l'assessorat à l'éducation, à la recherche et à l'université; et avant d'approuver, ce plan, il faudra être disponibles à partager, afin de mettre ensemble les différentes sensibilités et d'avoir une vision commune sur les actions et les objectifs à mettre en place.
Président - Pour la réplique, la parole au collègue Lucianaz.
Lucianaz (LEGA VDA) - Je ne dirais pas trop de choses pour laisser la parole à mon collègue, merci pour la réponse, merci pour l'engagement. Je suis assez critique envers les gouvernements des années passées, les gouvernements qui se sont succédé parce qu'ils n'ont pas pris trop à cœur la langue millénaire des Valdôtains.
J'ai eu la possibilité de vivre, les années '90, une envergure toute particulière en Vallée d'Aoste, après que l'assesseur Louvin avait lancé l'idée des écoles populaires: il y avait des centaines d'inscriptions, je m'occupais du parcours scolaire et même des cours de l'école populaire et, comme vous venez de dire bien, des bains de langue.
À mon avis il y a une structure, qui est le centre d'études de Saint-Nicolas, qui devra être sûrement développée, suivie et qui devrait suivre directement la formation des instituteurs; donc je demande qu'elle fasse partie de ce projet, et ce que je peux encore dire c'est que en général j'ai remarqué - par exemple sur la presse ou à la télé - qu'il y avait beaucoup plus d'intérêt pour l'arpitan, il y avait les services en patois sur la Bataille des Reines, sur le tsan, le sports populaires, maintenant ce n'est plus ça et je dirais qu'on peut faire beaucoup plus, de toute façon, merci.
Président - La parole au collègue Luboz.
Luboz (LEGA VDA) - Seulement pour intégrer un peu l'intervention faite par mon collègue Lucianaz. Je partage tout à fait ses mots et je dirai quelques autres choses en plus, car c'est certain que le rôle de l'institution est très important pour la sauvegarde du patois, mais à mon avis encore plus important c'est le rôle des familles, parce que si le patois ne passe pas à travers les familles, et bien, il s'en ira de notre vallée, tout court. Déjà le rappelait l'écrivain, le poète patoisan, Jean-Baptiste Cerlogne, qui disait il y a plus de 100 ans: "quand s'en ira le patois, le français le suivra de près".
Le français, nous savons, à quel état il est dans les écoles, dans l'environnement, même dans cette salle et à la télévision; je crains que le futur de nos deux langues, ne soit pas en péril mais en quelque danger oui; il faut donc faire très attention car c'est la culture de notre Vallée, de notre région; on parle souvent de combattre l'homologation, car l'individu est la partie la plus importante de la société et donc à travers la langue passe l'individualité de nous tous.
Je souligne donc l'importance de cette interpellation faite par le collègue Lucianaz et par moi, et nous suivrons de près ce qui sera mis en place par l'Administration pour ce qui est du patois et du français dans notre région, merci.