Oggetto del Consiglio n. 1081 del 10 marzo 2010 - Resoconto
OBJET N° 1081/XIII - Question: "Marginalisation de la langue française dans le programme de la "Giornata internazionale della lingua madre"."
Question
Apprenant la nouvelle de l'organisation de la "Giornata Internazionale della Lingua Madre" en Vallée d'Aoste par l'Assessorat de l'Education et de la Culture et par la Commissione Nazionale Italiana UNESCO le 23 février 2010;
Rappelant que en 1999, le 21 février a été déclaré Journée Internationale de la Langue Maternelle par l'UNESCO en souvenir de cinq étudiants de Dacca qui, le 21 février 1952, ont donné leur vie afin que le Bangla devienne langue officielle dans ce qui était à l'époque le Pakistan oriental, et qui est devenu le Bangladesh après la guerre de libération;
Partageant la résolution de l'UNESCO qui affirme que la reconnaissance et le respect pour la diversité culturelle dans le domaine du langage inspirent une solidarité basée sur la compréhension, la tolérance et le dialogue, et que toute action qui favorise l'utilisation des langues maternelles sert non seulement a encourager la diversité linguistique et l'éducation multilingue mais nous sensibilise davantage à la multiplicité des traditions linguistiques et culturelles dans le monde;
Rappelant l'article 38 du Statut spécial pour la Vallée d'Aoste;
Demandent à l'Assesseur compétent pour savoir:
1) si la marginalisation de la langue française dans le programme de la "Giornata Internazionale della Lingua Madre" diffusé par l'Assessorat de l'Education et de la Culture répond à une stratégie précise;
2) s'il considère encore le français langue maternelle en Vallée d'Aoste.
Signé: Patrizia Morelli - Bertin - Giuseppe Cerise
Presidente - La parola all'Assessore all'istruzione e cultura, Laurent Viérin.
Viérin L. (UV) - Merci, M. le Président. Absolument pas: la langue française n'a pas été marginalisée dans l'événement que les Conseillers ont rappelé. Entre autres vous me voyez désolé que les Conseillers qui ont interpellé n'aient pas participé aux travaux de la matinée du 23 février, car ils auraient sûrement entendu les parties fondamentales des interventions, de mon intervention d'abord, qui a introduit cette journée consacrée à la langue française, introduction qui a été ciblée sur cette langue, sur l'importance de celle-ci en tant que langue maternelle du peuple valdôtain avec le franco-provençal, le patois et ainsi qu'aux vicissitudes de la période fasciste caractérisée par l'italianisation du territoire valdôtain et tout un aperçu historique sur la question linguistique valdôtaine pour arriver à nos jours. Ils auraient aussi apprécié l'intervention en français de M. Saverio Favre, ainsi que la contribution des trois jeunes artistes valdôtains principalement en langue française: Pierre Lucat, Christine Hérin, Alessandro Marchetti, protagonistes de la section intitulée "Entre deux langues", donc bilingues, et l'après-midi le "Café des langues" organisé en collaboration avec l'Association française "Une femme bilingue", qui a vu la participation de Graziella Porté, experte reconnue de l'éducation bilingue à l'école secondaire et à l'école maternelle, le groupe des "Trouveur Valdotèn", qui a animé les travaux en proposant des morceaux en français et en patois. Le programme prévoyait aussi d'autres moments où il y avait la valorisation du franco-provençal. L'exposition des meilleurs travaux réalisés au cours de l'année par les élèves des institutions scolaires de la Région a réservé un large espace à ceux qui ont participé à la Journée de la francophonie, de plus le français a été la langue véhiculaire des travaux présentés dans le cadre de cette exposition, en particulier ceux du Concours Cerlogne, de la Journée de la civilisation, l'Atelier de calligraphie de l'artiste franco-chinoise Reine Berthelot. A part la francophonie du Val d'Aoste, il y avait aussi d'autres francophonies, donc les nouvelles langues existantes en Vallée d'Aoste, mais qui sont quand même francophones, donc le Maroc, la Tunisie, le Liban, la République de Djibouti et la Roumanie, francophones et francophiles.
L'organisation des journées internationales de la langue maternelle - et je tiens à souligner que celle-ci a été la première fois qui a été organisée depuis 1999, donc de son institution - s'inscrit dans ce courant de pensées et, lors de la manifestation, une large place a été consacrée au patois aussi et aux langues walser. Je voudrais aussi rappeler que l'Unesco, qui a parrainé cette initiative, avait comme thème le rapprochement des cultures, donc l'ouverture culturelle, conscient du fait que l'échange et le dialogue entre cultures et identités ethniques, linguistiques et religieuses différentes constituent la meilleure fondation pour la paix et la création d'un cadre de valeurs universelles. C'est donc sur ces bases que nous avons élaboré le programme de 2010. Cela c'est pour ce qui est de la question générale, donc que de l'organisation. Bien évidemment la langue française avec les langues maternelles de la Vallée d'Aoste ont eu une place à notre avis très importante, mais aussi nous avons réservé un œil de regard pour l'ouverture linguistique et culturelle de notre Région, car le thème était les langues maternelles.
"Si je considère le français langue maternelle de la Vallée d'Aoste": j'ai eu l'occasion d'en parler à l'occasion de cet événement, je crois que, en tant que communauté valdôtaine, le français est la langue maternelle avec le patois, avec l'italien, avec le titsch, le töitschu, ou même avec le piémontais pour une partie de la basse Vallée et je crois que nous devons avoir un œil de regard pour toutes les langues maternelles de notre région. Chacun de nous reconnaît (celle-ci c'est la prérogative et la force de la Vallée d'Aoste) dans sa langue maternelle la force de ce que cette langue représente pour lui. Personnellement j'ai en tant que langue maternelle le français et le patois et chacun de nous a une et sa propre langue maternelle; la variété en Vallée d'Aoste, le plurilinguisme de la Vallée d'Aoste je crois c'est la force de notre communauté. Je regrette qu'il y ait eu un malentendu sur la marginalisation de la langue française... et nous ne le faisons pas comme Administration régionale, comme Gouvernement et comme Assessorat seulement dans les journées officielles où l'on rappelle les langues maternelles et l'importance du français dans notre Vallée, mais nous le faisons et il faut le faire quotidiennement dans l'action administrative et dans toutes les occasions où cette langue peut et doit être défendue.
Je crois qu'aujourd'hui - et cette réflexion a été entamée quand nous avons entamé la réflexion sur la civilisation valdôtaine, culture et diversités ("diversités" au pluriel) - il est important de reconnaître l'importance de la communauté valdôtaine quant aux langues maternelles et même aux nouvelles langues qui se sont ajoutées à celles qui existaient déjà en Vallée d'Aoste et que j'ai citées, car aujourd'hui le problème de l'immigration est un problème qui existe. Je crois que tous nous nous souvenons du documentaire qui a été projeté lors de la Fête de la Vallée d'Aoste, des visages et des mots, qui a été un message très important d'intégration et surtout d'union de l'élément local avec l'élément universel, c'est-à-dire avoir une société qui est ouverte vers le changement, vers les nouvelles immigrations, mais qui est profondément ancrée à nos racines, à nos traditions et surtout à nos langues. Une vision donc d'ouverture et non de fermeture et, pour ce qui est de cette Journée des langues maternelles, je crois un bon début pour rappeler l'importance des langues historiques, mais même des nouvelles langues qui existent aujourd'hui dans notre communauté.
Presidente - La parola alla Consigliera Patrizia Morelli.
Morelli (ALPE) - Assesseur, je veux bien croire et accueillir les propos que vous venez d'exprimer, toutefois permettez-moi de vous faire remarquer que ce dépliant est entièrement en italien...
(interruption de l'Assesseur Laurent Viérin, hors micro)
...oui, il y a écrit "Café des langues", mais... moi j'ai reçu la version italienne, je n'ai vu que la version italienne et là-dessus permettez-moi de vous dire qu'il n'y a aucun point qui traite directement la langue française, aucun point. Je vois "L'italiano in movimento: storia ed evoluzione", "L'Atlas dei patois francoprovenzali", "Società della migrazione", "Entre deux langues", "Café des langues", mais là moi je ne vois citer nulle part des réflexions sur la langue française. Walser, franco-provençal, arabe, espagnol, roumain, chinois, c'est très bien, je partage ce que vous dites à propos de l'intégration des cultures et des langues, mais je crois que, pour pouvoir effectivement favoriser l'intégration, il faut qu'avant tout nous-mêmes nous respectons nos langues maternelles et n'oublions pas que la langue française est un des piliers fondants de notre patrimoine culturel, mais non seulement, aussi de notre autonomie.
Entre autres je viens d'apprendre une chose bizarre, je viens de lire justement ce matin un communiqué de presse qui a été publié lors de votre rencontre avec votre homologue ladin, Monsieur... je ne sais plus le nom... dans lequel il était écrit qu'en Vallée d'Aoste vivent 20.000 francophones et 70.000 franco-provençaux, je viens de lire cela dans un communiqué de presse que j'ai vu ce matin. Je me demande donc sur la base de quel recensement et je me demande où je serais placée par exemple moi-même: si parmi les 20.000 francophones, parmi les 70.000 franco-provençaux ou parmi les walser... non, je ne crois pas... Je me permets donc d'exprimer des perplexités quant à ce programme de la Journée internationale de la langue mère. Je me souhaite, mais je suis sûre que ce sera ainsi, que l'année prochaine le programme tiendra en compte aussi la langue française.