Oggetto del Consiglio n. 32 del 14 febbraio 1969 - Verbale

OGGETTO N. 32/69 - Interpellanza al Governo da parte dei deputati liberali onorevoli Malagodi e Cantalupo in merito alla presenza di valdostani al Congresso francofono di Tunisi. (Mozione - Ordine del giorno)

Il Presidente MONTESANO dichiara aperta la discussione sugli oggetti iscritti ai numeri 3 e 5 dell'ordine del giorno dell'adunanza odierna riguardanti l'interpellanza presentata al Governo dai Deputati Liberali On.li Malagodi e Cantalupo in merito alla presenza di valdostani al Congresso francofono di Tunisi.

Invita quindi i Consiglieri interessati a riferire in merito alla mozione e all'interpellanza sottoriportate:

A Monsieur le Président du Conseil régional - AOSTE

Je vous prie de bien vouloir insérer à l'ordre du jour du prochain Conseil régional la suivante:

INTERPELLATION

Le soussigné Conseiller régional interpelle Monsieur le Président de la Junte régionale pour savoir s'il ne croit pas nécessaire, après l'inconcevable demande d'enquête avancée par deux députés libéraux sur la présence de valdôtains à un congrès francophone:

- d'intervenir auprès qui de droit pour assurer la pleine liberté pour les Valdôtains de participer à des réunions, à des congrès, à des assemblées, soit en Italie soit à l'étranger, où l'on traite de la francophonie;

- de réaffirmer publiquement nos droits à l'usage de la langue française;

- de s'associer totalement et publiquement à la déclaration du Comité des Traditions Valdôtaines, déclaration qui ne peut trouver que l'assentiment le plus complet de la part de tous les Valdôtains et notamment des Administrateurs régionaux.

Signé: Albert Chamonin

Aoste, le 13 janvier 1969

---

A M. le Président du Conseil régional

Le soussigné Vous demande d'insérer dans l'ordre du jour de la prochaine séance du Conseil régional la motion suivante:

MOTION

Le Conseil régional

proteste

contre l'interpellation des Députés Malagodi et Cantalupo, qui constitue un retour aux méthodes hypernationalistes préfascistes et fascistes et une intolérable menace au droit des Valdôtains de participer à l'activité des associations francophones.

Signés: S. Caveri, M. Andrione, M. Celeste Chanoux, P. Fosson

---

Monsieur le Conseiller ANDRIONE illustre brièvement la motion dont il est cosignataire et déclare, entre autres, qu'il ne peut s'empêcher - malgré l'estime très grande qu'il a pour l'habilité politique et le sérieux de M. Malagodi - de faire remarquer comment le Député libéral, en cette occasion, a pris une bévue, c'est-à-dire qu'il s'est grossièrement trompé sur la motivation donnée à l'interpellation qu'il a présentée au Gouvernement.

Après avoir relevé que la Tunisie est un pays qui a retrouvé récemment son indépendance et qui a eu des différends, même belliqueux, avec la France dans une époque récente, on voit mal - dit-il - que ce soit vraiment en Tunisie qu'on aille tramé contre l'indépendance nationale des différents pays participants à un Congrès de jeunes francophones.

Il estime que dans la précipitation de la part de M. Malagodi il faut voir un peu cette ancienne tradition illibérale du Parti Libéral Italien, qui est toujours trop occupé de défendre certaines valeurs sans tenir compte des droits des hommes et des droits spécifiques des minorités ethniques.

Il observe que la Junte dont il était membre, ainsi que la Junte actuelle, ont pris part à plusieurs congrès et manifestations francophones et, par conséquent, il ne comprend pas la déclaration de M. Bionaz, qui semble presque dire que de sa part il n'y avait absolument pas l'intention de participer à des Congrès de ce genre.

Il conclut soulignant l'utilité des congrès francophones et le droit d'y participer en tant que minorité linguistique et non pas en tant qu'individu.

Il exprime les protestations de son Groupe contre la prise de position de M. Malagodi, qu'il trouve tout à fait déplacée et légèrement inspirée d'un nationalisme qu'il espère révolu pour toujours.

Monsieur le Conseiller CHAMONIN déclare ce qui suit:

"Il serait de mauvais aloi de plaisanter ici, dans ce Conseil régional sur une bévue aussi grossière qu'inexcusable de la part de deux représentants du peuple à la Chambre des Députés; d'un desquels, surtout, bien que n'acceptant pas ses principes politiques, nous, et beaucoup d'autres, avions toujours apprécié son intelligence, sa verve brillante, sa culture, son fair-play, qui en faisait une des figures les plus représentatives de l'intelligence italienne.

Malheureusement pour lui, ce Monsieur a fait une gaffe telle que tout ceci s'est écroulé misérablement et nous devons faire quelques considérations, désobligeantes peut-être, mais nécessaires.

L'explication la plus facile serait celle de croire que cette personne a confondu la francophonie avec la francophilie, mais ce serait là de sa part une erreur tellement impardonnable, un oubli tellement total de son instruction, certainement classique, que l'on ne peut lui faire ce tort. Non, Messieurs les Conseillers, ce Monsieur et son digne compère savaient très bien ce qu'ils voulaient; c'était dans la bonne tradition de leur parti de porter encore une autre pierre pour tâcher d'ensevelir encore un peu plus la voix francophone de la Vallée d'Aoste qui, malgré leurs efforts et les efforts de ceux qui la pensent comme eux, résiste et survivra encore et malgré tout.

Nous aimerions que les représentants de ce parti qui siègent ici, en ce Conseil régional, et qui s'évertuent chaque fois qu'ils en ont la moindre occasion à proclamer leur autonomisme intégral, fassent comprendre à leur grand chef que ce n'est pas avec ces élucubrations patriotardes retardataires, avec ces dégénérations de nationalisme exacerbé, fruit maladif de mentalité surannée et de conceptions politiques désormais révoluées, que l'on peut penser à construire une nouvelle humanité où les hommes soient finalement frères et où les peuples puissent finalement se comprendre. Ce n'est pas ainsi que l'on sert ni sa patrie, ni la grande patrie des hommes. Cela les embête qu'on parle français, qu'on aime à rencontrer d'autres personnes qui parlent français et qui, comme nous, font de tout pour que cette langue survive et ne soit pas noyée par l'anglais, le russe ou le chinois. Si ces Messieurs, qui continuent par la bouche de leurs représentants, ici, à se proclamer défenseurs de l'autonomie valdôtaine, voulaient s'intéresser avec autant de vigueur de certains problèmes qui depuis vingt ans attendent une solution, ne croyez-vous pas, Messieurs les Conseillers, que nous les aurions depuis longtemps résolus ces problèmes?

La vérité est, s'il en était encore besoin de le démontrer, que Monsieur Malagodi a glissé sur une toute petite peau de banane d'un congrès francophone, entraînant dans sa chute les illusions que certains valdôtains de bonne foi entretenaient encore sur sa sensibilité pour les autonomies spéciales; car le refrain était celui-là: "nous sommes contre l'institution des Régions à Statut ordinaire, mais nous avons été les co-fondateurs de l'autonomie valdôtaine". Et c'est de cette manière qu'il nous le démontre.

Nous ne voulons pas savoir la langue que ce Monsieur parle chez lui, ni connaître les compagnies qu'il fréquente en Italie ou ailleurs, et, par conséquent, qu'il en fasse autant avec nous; qu'il nous laisse tranquilles et, surtout, qu'il ne croie pas de nous intimider: on en a vu d'autres et de ceux qui se croyaient très forts.

Nous ne voulons qu'une chose: qu'on nous laisse parler entre nous, et avec qui nous voulons, la langue que nous avons appris sur les genoux de nos mères, et que nous nous efforçons d'enseigner à nos fils.

Nous ne voulons et ne pouvons permettre que ce patrimoine, qui nous a été légué par plusieurs générations, disparaisse. C'est pourquoi, Monsieur le Président, je demande que le Conseil adopte comme ordre du jour la déclaration du Comité des Traditions Valdôtaines, auquel va tout notre respect pour sa sensibilité et toute notre plus ample approbation, déclaration que je me permets de lire:

"Le Comité des Traditions Valdôtaines, ayant eu connaissance, par la presse, de la perfide interpellation présentée à Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères, par MM. Malagodi et Cantalupo, Députés libéraux, interpellation qui leur a peut-être été suggérée par quelques suppôts qu'ils entretiennent en Vallée d'Aoste,

DÉNONCE

l'esprit de latent nationalisme contenu dans le texte publié par la presse, esprit qui malheureusement, parfois, se manifeste dans beaucoup d'autres organismes de l'Etat,

RÉAFFIRME

le droit - contenu dans la Charte des Nations Unies et dans la Loi Constitutionnelle italienne - des Valdôtains à l'usage de la langue maternelle quand, comment et où il leur plaira

DÉCLARE

qu'il défendra par tous les moyens la langue française en Vallée d'Aoste

RAPPELLE

que les Valdôtains ont toujours et partout accompli leurs devoirs de bons citoyens

APPELLE

tous les Valdôtains de cœur à la concorde et à l'entente pour la défense de leurs droits inaliénables

ESPÈRE

que M. le Ministre des Affaires Etrangères, dans sa réponse, se souvienne du temps où d'autres nationalistes obligeant lui, et nombre de bons citoyens, à s'expatrier

PROTESTE

contre toute atteinte à la Constitution, contre toute limitation apportée par qui que ce soit au droit des Valdôtains de se rencontrer, en quelque endroit que ce soit, avec leurs amis francophones du monde entier."

Monsieur le Conseiller TONINO déclare d'être d'accord sur la motion présentée par les Conseillers de l'U.V., parce qu'il pense que l'interpellation des Députés libéraux représente un grave affront à l'autonomie valdôtaine.

Il affirme que l'autonomie régionale a été acquise au prix de grands efforts et que, partant, toute action contre l'autonomie de la Vallée d'Aoste doit être condamné sous tous les points de vue, et que le droit à participer à tous ces Congrès, en Italie et à l'étranger, ne doit pas être censuré par personne.

Après avoir souligné les intolérances de ce genre qui sont encore commises dans la société actuelle, il déclare qu'il votera pour la motion présentée.

Il Consigliere PEDRINI dichiara di voler fare una breve cronistoria dei fatti avvenuti riguardo all'argomento in esame.

Riferisce che, come tutti i cittadini della Valle d'Aosta, ha appreso leggendo i giornali dell'interrogazione degli On.li Malagodi e Cantalupo e che, subito dopo, è apparso in Valle un manifesto pubblicato a cura del "Comité des Traditions Valdôtaines".

Aggiunge che, a questo punto, la Giunta del P.L.I. della Valle d'Aosta si è riunita e ha deciso di rispondere con un altro manifesto, copia del quale è stata inviata per conoscenza all'On.le Malagodi.

Informa che in data 10 gennaio 1969 l'On.le Malagodi ha inviato la seguente risposta di cui dà lettura:

"Ho visto il testo del manifesto che avete affisso a seguito della campagna di calunnie e menzogne dirette contro il nostro Partito con il pretesto di una nostra interrogazione che, come ben dice il vostro manifesto, era diretto ad accertare quale sia stata la natura e lo scopo della presenza di cittadini valdostani nei riguardi dei quali lo stesso Presidente della Giunta regionale, On.le Bionaz, ha tenuto a separare le sue responsabilità per una Conferenza della quale non è chiaro se abbia avuto un legittimo carattere culturale e linguistico o se non rientri, invece, nel quadro di una politica del nazionalismo gollista di cui sono noti, da recente passato, esempi clamorosi.

Mi auguro vivamente che la risposta che attendiamo dal Governo nazionale e i chiarimenti che potranno essere dati dalla Giunta regionale valdostana gettino piena e favorevole luce sull'episodio.

Posso aggiungere che la violenza della reazione è tale da giustificare il dubbio che qualcuno non abbia la coscienza a posto.

Con molti cordiali saluti. Affezionatissimo Giovanni Malagodi".

Il Consigliere Pedrini riferisce, inoltre, che al termine del Congresso nazionale del Partito Liberale, l'On.le Malagodi ha inviato al Direttore del giornale "La Stampa" la seguente lettera, di cui dà pure lettura:

"Caro Direttore, a Congresso del P.L.I. terminato, riprendo "La Stampa" del 3 gennaio e quella del 12, con le lettere del Sig. Perona e del Prof. Passerin D'Entrèves relative ad una interrogazione diretta all'On.le Cantalupo e da me al Governo. Quell'interrogazione è stata provocata da una notizia apparsa nel maggior giornale francese "Le Monde" circa una conferenza di francofoni, tenuta a Tunisi, con intervento di cittadini italiani della Valle d'Aosta. L'interrogazione era diretta unicamente ad accertare quali siano stati la natura e lo scopo della presenza dei suddetti cittadini in una conferenza della quale non è chiaro se abbia avuto un legittimo carattere culturale e linguistico, o se non rientri, invece, nel quadro della politica nazionalista gollista di cui sono noti da recente passato esempi clamorosi. Mi auguro vivamente che la risposta che attendiamo dal Governo nazionale ed i chiarimenti che potranno essere dati dalla Giunta regionale valdostana gettino piena e favorevole luce sull'episodio. Posso aggiungere che la scompostezza di alcune reazioni locali è tale da giustificare il dubbio che qualcuno non abbia la coscienza a posto; non vi è dunque nessuna mancanza di spirito liberale, come ha scritto il Prof. Passerin d'Entrèves, ma solo la doverosa preoccupazione di evitare che qualcuno cada, dove che sia, nella tagliola di un tipo di nazionalismo simile al fascistico. Se il Prof. Passerin d'Entrèves, che è studioso illustre e coscienzioso di cose storiche, avesse tenuto presente l'ammonimento einaudiano, a lui certo ben noto, secondo il quale bisogna conoscere per deliberare, penso che avrebbe desiderato ed atteso anch'egli i chiarimenti da noi richiesti, invece di pronunciare sul P.L.I. giudizi non esatti quando, come pure egli scrive, non possedeva sui fatti citati alcune informazioni oltre a quello che, come noi, aveva letto sui giornali.

Coi migliori saluti. - Giovanni Malagodi".

Il Consigliere Pedrini riferisce che, dopo la lettera dell'On.le Malagodi al quotidiano "La Stampa", intervengono ancora altri due fatti: la mozione dei Consiglieri regionali dell'U.V. e l'interpellanza di un Consigliere regionale del Rassemblement Valdôtain, documenti - egli aggiunge - che sono stati entrambi mandati per conoscenza all'On.le Malagodi, il quale ha risposto con il seguente telegramma, di cui dà lettura:

"Dalle carte mandatemi constato che continua inqualificabile tentativo: 1) di attribuirci un disconoscimento inesistente di diritti culturali e linguistici della Valle, che ci sono invece cari, proprio perché siamo liberali ed europeisti; 2) di non rispondere sul limpido appello della nostra interrogazione et, cioè, se noto Congresso era culturale oppure espressione nazionalistica carattere gollista - stop. Scompostezza reazione non nasconde tale tentativo evadere precisa risposta destando con ciò ovvii interrogativi. Molto cordialmente - Malagodi".

Dichiara di aver voluto leggere i precitati documenti per inquadrare la posizione degli On.li Malagodi e Cantalupo sul problema ora in discussione.

Dopo aver ricordato che il riconoscimento dell'Autonomia valdostana fu approvato con la firma di due Liberali: gli On.li Villabruna e Randazzo, che condividevano le legittime richieste dei valdostani, dichiara, a nome del Comitato Esecutivo del P.L.I. della Valle d'Aosta, convocato appositamente per discutere l'argomento di cui si tratta, che i Liberali della Valle d'Aosta, il giorno in cui dalla Direzione Centrale e dal Congresso del Partito Liberale Italiano si manifestasse un atto di costrizione nei confronti di persone o di idee su ciò che riguarda la tradizione valdostana, la lingua francese e l'autonomia della Valle d'Aosta, cesserebbero da qual momento di appartenere al Partito Liberale Italiano per costituirsi in Partito Liberale Valdostano.

Afferma di avere più di una volta dimostrato chiaramente il suo attaccamento alla "Petite Patrie" e al patrimonio culturale e linguistico della Valle d'Aosta.

Conclude dichiarando di presentare, a nome del Gruppo consiliare del Partito Liberale, il seguente ordine del giorno:

"Il Consiglio regionale,

VISTA l'interpellanza degli On.li Malagodi e Cantalupo in riferimento ad un articolo apparso sul giornale "Le Monde" riguardante un Congresso francofono a Tunisi,

SENTITA la relazione e la chiarificazione fornita dall'On.le Malagodi attraverso i rappresentanti del P.L.I. in Consiglio,

RIAFFERMA

i diritti culturali e linguistici della Valle d'Aosta ed ancora una volta si impegna a difendere non solo l'uso della lingua francese, ma tutto il passato che da secoli giunge sino ad oggi nella completezza scaturita dalla recente guerra di Liberazione".

Monsieur le Conseiller CAVERI déclare, tout d'abord, de n'avoir rien contre la personne de M. Malagodi, car - dit-il - sa conception n'est pas d'être contre les hommes, mais contraire aux doctrines politiques de certaines personnes et de certains partis.

Il donne ensuite un bref aperçu historique des persécutions nationalistes et préfascistes de l'idée valdôtaine et de la langue française en Vallée d'Aoste pour mieux expliquer - dit-il - le sens des mots "hypernationalistes préfascistes" écrits dans la motion dont il s'agit.

Il ajoute que l'autonomie, la liberté et les droits linguistiques de la Vallée d'Aoste ne pourront survivre si les Valdôtains ne renieront pas l'esprit de conformisme et d'indolence et s'ils ne s'uniront pas dans la lutte démocratique et politique de chaque jour, lutte dure et difficile comme est toujours dure et difficile la lutte d'une minorité quelconque, qui veut sauvegarder ses droits.

Il déclare à propos de la distinction qui a été faite, il y a un moment, entre la francophonie et la francophilie, que l'Union Valdôtaine ne fait pas cette distinction, puisque les Unionistes ne sont pas seulement francophones, mais sont aussi francophiles.

A cet égard, il précise que l'on peut remarquer soit en Italie soit en d'autres Etats, que les amis de la France sont les amis de la liberté, tandis que les amis de certains autres Pays sont toujours, en même temps, les amis de la servitude, de la tyrannie et les ennemis de la liberté.

Il observe que la France a toujours enseigné aux Peuples la liberté et c'est pour cela que les hommes qui sont amis de la liberté sont aussi les amis de la France; et en cela - précise-t-il - il n'entend donner aucune signification politique à ce mot.

Il affirme que l'Union Valdôtaine, sur le plan pratique, continuera à entretenir des contacts et des rapports très étroits avec l'Association de l'ethnie française et avec les Mouvements canadiens, wallons et jurassiens, sans demander l'autorisation à personne et d'autant moins à Monsieur Malagodi.

Monsieur le Conseiller MANGANONI affirme que dans notre pays on parle trop souvent, à tort et à travers, de liberté sans pour cela se soucier de contrôler si les faits correspondent aux grandes affirmations de principe.

Il ajoute que, dans le cas particulier, on veut censurer le fait que des Valdôtains sont allés en Tunisie pour participer à une réunion de personnes qui parlent français et qui veulent défendre la langue française et on veut censurer une réunion culturelle et présenter ces Valdôtains comme des nationalistes gaullistes.

Il rappelle qu'en 1935, lorsqu'il était traqué par le fascistes, il a dû abandonner son Pays, et ce fut en France qu'il trouva un bon accueil et put ainsi se soustraire aux persécutions fascistes. Partant - ajoute-t-il - ce n'est pas le cas de s'étonner si bien des Valdôtains voient encore dans la France la nation qui représente la liberté. D'ailleurs l'histoire le démontre, dans le passé cela a toujours été ainsi.

Il déclare enfin que le Groupe des Conseillers communistes s'associe aux protestations des Conseillers signataires de la motion et que, par conséquent, son Groupe votera ladite motion.

Il Consigliere MILANESIO ritiene che i valdostani abbiano il diritto di recarsi a tutte le manifestazioni francofone che si tengono nel mondo, per mettere in comune quel patrimonio culturale che non è solo della Valle d'Aosta, ma di tante altre regioni e di tanti altri popoli.

Osserva che, dopo le dichiarazioni del Consigliere Caveri, che il Gruppo consiliare socialista ritiene che la Valle d'Aosta abbia sempre avuto, e per fortuna continui ad avere, una sua collocazione ben precisa che la configura come una Regione autonoma e la storia testimonia questa sua particolarità. Pertanto, dichiara che, mentre sottoscrive appieno le dichiarazioni concernenti la francofonia, non può assolutamente sottoscrivere le dichiarazioni ed affermazioni di francofilia testé fatte nell'aula consiliare.

Aggiunge che, a suo avviso, la Francia non è il baluardo della civiltà, né in Europa né nel mondo e che, se lo è stata, lo è stata parecchi anni or sono.

Ritiene che il Partito Socialista Italiano possa fare proprio l'ordine del giorno del "Comité des Traditions Valdôtaine", ma non possa in alcun modo equivocare sulla configurazione particolare della Valle d'Aosta, che non è da assimilare alla Francia; dichiara, infine, che il Partito Socialista Italiano non accetterà mai di formulare dichiarazioni di francofilia nel senso testé affermato nell'aula consiliare.

Conclude dicendo che i Socialisti riconoscono il diritto della Valle d'Aosta di essere Regione autonoma e che tale autonomia vada ulteriormente sviluppata; fa presente che i Socialisti hanno protestato e protesteranno contro un governo, qualunque sia il Governo nazionale, allorquando certi diritti, sanciti dallo Statuto speciale valdostano, non siano riconosciuti.

Monsieur le Conseiller CAVERI annonce que le Groupe de l'Union Valdôtaine votera, évidemment, pour la motion qu'il a présentée et, également, pour l'ordre du jour du Conseiller Chamonin dont le texte est celui de la déclaration du "Comité des Traditions Valdôtaines", texte qui a été publié dans le journal de l'Union Valdôtaine.

Il demande que la motion présentée par les Conseillers de l'Union Valdôtaine soit mise en votation avant l'ordre du jour.

Monsieur le Conseiller DOLCHI déclare que le Parti Communiste n'a pas besoin de beaucoup de mots pour confirmer sa position vis-à-vis du problème des droits des Valdôtains à parler français.

Il affirme que la position des Communistes c'est la position de toujours, c'est-à-dire de fidélité à l'autonomie, conçue comme défense du bilinguisme, des droits historiques de la minorité francophone, de ses traditions, de sa culture et aussi comme instrument de démocratie, de développement de la vie valdôtaine, pour le bien-être de ses citoyens, notamment de la classe ouvrière et paysanne.

C'est la position - dit-il - d'Antonio Gramsci, qui en 1919 écrivait: "La Valle d'Aosta, che non è francese, né italiana, ma valdostana, deve avere la possibilità di parlare in un Consiglio eletto dai valdostani, uomini e donne, la lingua che più gli è congeniale".

Quant au problème en discussion, il rappelle que la Constitution républicaine établit au dernier alinéa de l'article 16 que: "Ogni cittadino è libero di uscire dal territorio della Repubblica e di rientrarvi", par conséquent - ajoute-t-il - c'est un droit de chaque italien de se rendre à l'étranger, de participer librement aux réunions, aux congrès, aux assemblées de toute sorte, de nature syndicale, médicale, sportive, technique et culturelle.

Il déclare ensuite que les Valdôtains ont les mêmes droits fondamentaux, mais en plus ils ont le droit de parler français, le droit de défendre ce privilège du bilinguisme établit à l'article 38 du Statut spécial de la Vallée d'Aoste.

Il conclut en disant que c'est pour ces raisons que le Groupe communiste ne peut approuver l'interpellation présentée au Gouvernement par les Députés libéraux et que c'est dans cet esprit qu'il votera pour la motion présentée.

Monsieur le Conseiller LUSTRISSY déclare que le Groupe de la Démocratie Chrétienne est d'accord sur la motion présentée par les Conseillers de l'Union Valdôtaine et sur l'ordre du jour présenté par le Conseiller Chamonin. Il souligne le propos des démocrates-chrétiens de continuer à défendre le patrimoine linguistique des valdôtains dans tout le domaine de la vie régionale de la Vallée d'Aoste et contre toutes prétentions nationalistes de quelconque part elles proviennent.

Il Presidente MONTESANO dichiara, a titolo personale, quanto segue: "Io avrei senz'altro votato a favore della mozione presentata da alcuni Consiglieri dell'Union Valdôtaine, ma, sentite le dichiarazioni del Consigliere Caveri, dichiaro la mia astensione dal voto".

Il Consigliere MILANESIO dichiara che voterà a favore dell'ordine del giorno presentato dal Consigliere Chamonin perché, votando tale ordine del giorno, si vota per la Valle d'Aosta.

Il Consigliere CHAMONIN dichiara che il suo Gruppo voterà a favore della mozione presentata da alcuni Consiglieri dell'Union Valdôtaine e, ovviamente, a favore dell'ordine del giorno presentato dal Gruppo del Rassemblement Valdôtain.

Ritiene che una dichiarazione di astensione dal voto fatta nel corso della presente discussione sia motivata dal fatto che ci si dichiari o no francofili.

Osserva, in proposito, che tale fatto non ha nessuna importanza e che, d'altronde, le parole francofilia, russofilia, anglofilia, o germanofilia vogliano semplicemente significare avere dei rapporti cordiali con quei paesi e non vuole affatto dire di essere o di sentirsi francesi, russi, inglesi o tedeschi.

Rileva che una cosa è la francofonia ed altra cosa la francofilia, però l'una non esclude affatto l'altra e il fatto di essere francofilo non vuole dire di non essere degli ottimi cittadini italiani, perché un ottimo cittadino italiano può sentirsi francofilo, anglofilo, ecc.

L'Assessore BORDON riferisce di avere l'impressione che ci siano dei malintesi e delle perplessità non sul fatto della francofonia, sulla quale il Consiglio concorda unanime, ma sul modo di interpretare il concetto di francofilia, che lascia alquanto perplessi, per cui chiede una breve sospensione della seduta per alcuni minuti affinché il suo Gruppo consiliare possa esprimersi e chiarire meglio il significato che si intende dare a tale vocabolo.

Aggiunge che poco fa, nel corso del dibattito, si è messo in forse il passato civile della Francia; personalmente non crede che tale passato si possa mettere in dubbio. Rileva che bene ha fatto il Consigliere Manganoni a ricordare che la Francia, in passato, è sempre stata una Nazione che ha difeso la libertà.

Osserva però che oggi non può più avere tale sicurezza e tranquillità di coscienza perché da alcuni anni si è instaurato in Francia il regime gollista.

Ribadisce poi la richiesta di una breve sospensione della seduta per alcuni minuti per avere quei chiarimenti sul significato che si intende dare alla parola francofilia. Dichiara che, se con tale parola si intende simpatia per la Francia - simpatia che egli può avere per la Francia, come altri possono avere per la Russia o l'America - allora su tale concetto si dichiara d'accordo, precisa, però, che se la parola francofilia volesse significare una specie di desiderio annessionistico alla Francia di ieri, di oggi o di domani, in tale caso dichiara di non poter aderire, essendo sempre stato contrario all'annessionismo della Valle d'Aosta alla Francia.

Il Consigliere PEDRINI dichiara di essere lieto che sia avvenuto l'attuale dibattito perché si è potuto così chiaramente conoscere il pensiero del Consigliere Caveri, quando ha testé detto cose sulle quali non si può concordare.

Ritiene che ha fatto bene l'On.le Malagodi a presentare l'interrogazione al Governo, perché almeno ora si sa cosa pensa il Consigliere Caveri.

Fa presente che occorre chiarire una volta per tutte che oggi la Francia non è uno stato democratico, perché è governata da un dittatore come De Gaulle.

Conclude dicendo che i Liberali sono rispettosi della libertà e dei viaggi altrui e dichiarando che i Consiglieri liberali sono italiani e valdostani.

Monsieur le Conseiller FOSSON remarque qu'après l'explication donnée par le Conseiller Chamonin sur la signification du mot "francophilie" la discussion qui s'en suivit était complètement inutile.

Il observe, à ce propos, que M. Bordon est sorti complètement du sillon de la discussion et que M. Pedrini a fait des affirmations qui le laissent parfaitement tranquille, parce que toute personne honnête et en bonne foi sait très bien que la francophilie ne peut être confuse avec l'annexionnisme, car francophilie signifie sympathie pour la France, ainsi qu'anglophilie pour l'Angleterre, et ce n'est certainement pas pour cela qu'il songerait d'accuser les anglophiles de vouloir être des Anglais, ou les américanophiles des Américains.

Il déclare qu'il n'y a absolument aucune raison à se scandaliser si l'on dit que les membres de l'Union Valdôtaine sont de francophiles, car il ne faut pas confondre la francophilie avec la sympathie pour l'homme qui aujourd'hui gouverne la France.

Il ajoute que la francophilie c'est la sympathie envers la France, pour son passé de liberté, non pas pour le général De Gaulle.

Il ajoute qu'il n'a pas parlé, et le Conseiller Caveri non plus, de sympathie pour De Gaulle; à cet effet, il précise que M. Caveri a fait une affirmation très claire, qui ne peut en aucun cas être confondue, comme a voulu le faire M. Bordon.

Après avoir insisté sur l'inutilité de la discussion, car, à son avis, on joue sur la signification d'un mot, notamment après l'explication qu'en a donné le Conseiller Chamonin, il remarque que dans la motion présentée par le Groupe des Conseillers de l'Union Valdôtaine il n'y a pas le mot francophile mais le mot francophone et que, partant, même si quelque Conseiller n'est pas francophile, il peut en toute conscience voter la motion dont il s'agit.

Monsieur le Conseiller CAVERI déclare que M. Fosson a été très clair dans son intervention, et ce qu'il a dit démontre, en tout cas, que les Unionistes sont alignés sur la même doctrine.

Il souligne que l'on peut être francophile sans pour cela approuver le régime du Général De Gaulle.

S'il y a - ajoute-t-il - des personnes dans ce Conseil qui se demandent si la France est encore le pays de la liberté, il est certain que ces personnes n'ont jamais lu le journal "Le Canard enchaîné".

À ce propos, il affirme que, si un quelconque journal italien publierait contre le Président de la République italienne la dixième partie de ce que "Le Canard enchaîné" et d'autres journaux français écrivent sur le général De Gaulle, il y aurait immédiatement un procès pour "vilipendio del Presidente della Repubblica", tandis que le Directeur et les rédacteurs du journal "Le Canard enchaîné" n'ont jamais eu le déplaisir d'être dénoncés pour avoir vilipendé le Président de la République française.

Il conclut en disant que l'idée de liberté, comme on peut le constater, est aujourd'hui une idée très relative, qui est interprétée d'une manière diverse selon les différentes personnes et les différentes tendances, comme le mot démocratie, qui aujourd'hui ne veut plus rien dire, étant donné que chacun l'interprète à sa guise.

L'Assessore BORDON, dichiara di essersi sempre sentito valdostano e italiano e di essere lieto delle spiegazioni date dal Consigliere Fosson, perché molti Consiglieri erano rimasti perplessi delle dichiarazioni del Consigliere Caveri; ritiene che, dopo aver sentito tali spiegazioni, che hanno fugato certe ombre, si possa votare tranquillamente la mozione.

Il Consigliere PEDRINI dichiara di essere lieto delle dichiarazioni del Consigliere Fosson e chiede al Presidente del Consiglio che gli interventi e le dichiarazioni dei Consiglieri Caveri e Fosson e dell'Assessore Bordon siano messe a verbale e siano conservate le relative registrazioni su nastri.

Il Consigliere MILANESIO conferma che il Gruppo Socialista si asterrà dalla votazione sulla mozione e voterà l'ordine del giorno presentato dal Consigliere Chamonin, perché è il testo ripreso dal manifesto del "Comité des Traditions Valdôtaines", perché è il più completo e il più sereno e perché rappresenta meglio la posizione socialista.

Il Consigliere CHAMONIN dichiara che l'ordine del giorno da lui presentato - il cui testo è quello del manifesto del "Comité des Traditions Valdôtaines" - non riporta la parola "perfide", che egli ha omesso per ragioni di fair-play.

Il Presidente MONTESANO, dopo aver constatato che nessun altro Consigliere intende prendere la parola sull'argomento in esame, dichiara chiusa la discussione e passa alla votazione della mozione e dei due ordini del giorno.

Il Presidente MONTESANO invita il Consiglio a votare per alzata di mano sulla proposta di approvazione della seguente mozione presentata dai Consiglieri del Gruppo consiliare dell'Union Valdôtaine Caveri, Andrione, Perruchon Vedova Chanoux e Fosson:

"Le Conseil régional

proteste

contre l'interpellation des Députés Malagodi et Cantalupo, qui constitue un retour aux méthodes hypernationalistes préfascistes et fascistes et une intolérable menace au droit des Valdôtains de participer à l'activité des associations francophones."

Procedutosi alla votazione per alzata di mano, il Presidente accerta e comunica che il Consiglio ha approvato ad unanimità di voti favorevoli (Consiglieri presenti: trenta; Consiglieri votanti e favorevoli: venticinque; astenutisi dalla votazione i Consiglieri Balestri, Maghetti, Milanesio, Montesano e Pedrini) la mozione soprariportata.

Il Consiglio prende atto.

Il Presidente MONTESANO invita quindi il Consiglio a votare per alzata di mano sulla proposta di approvazione del seguente ordine del giorno presentato dal Consigliere Pedrini a nome dei Consiglieri del Gruppo consiliare del Partito Liberale:

"Il Consiglio regionale

VISTA l'interpellanza degli On.li Malagodi e Cantalupo in riferimento ad un articolo apparso sul giornale "Le Monde" riguardante un congresso francofono a Tunisi,

SENTITA la relazione e la chiarificazione fornita dall'On.le Malagodi attraverso i rappresentanti del P.L.I. in Consiglio,

RIAFFERMA

i diritti culturali e linguistici della Valle d'Aosta ed ancora una volta

SI IMPEGNA

a difendere non solo l'uso della lingua francese ma tutto il passato che da secoli giunge sino ad oggi nella completezza scaturita dalla recente guerra di liberazione."

Procedutosi alla votazione per alzata di mano, il Presidente accerta e comunica i seguenti risultati della votazione:

- Consiglieri presenti: trentuno;

- Consiglieri votanti: sedici;

- Voti favorevoli: due;

- Voti contrari: quattordici;

Astenutisi dalla votazione i Consiglieri Balestri, Benzo, Bordon, Chabod, Colombo, Dujany, Lustrissy, Manganone, Mappelli, Maquignaz, Milanesio, Montesano, Personnettaz, Pollicini, Quaizier.

Il Consiglio prende atto.

Il Presidente MONTESANO invita infine il Consiglio a votare per alzata di mano per l'approvazione del seguente ordine del giorno presentato dal Consigliere Chamonin a nome dei Consiglieri del Gruppo consiliare del Rassemblement Valdôtain:

"Le Conseil régional de la Vallée d'Aoste,

ayant eu connaissance, par la presse, de l'interpellation présentée à M. le Ministre des Affaires Etrangères, par MM. Malagodi et Cantalupo, Députés libéraux, interpellation qui leur a peut-être suggérée par quelques suppôts qu'ils entretiennent en Vallée d'Aoste,

DÉNONCE

l'esprit de latent nationalisme contenu dans le texte publié par la presse, esprit qui malheureusement, parfois, se manifeste dans beaucoup d'autres organismes de l'Etat,

RÉAFFIRME

le droit, contenu dans la Charte des Nations Unies et dans la Loi Constitutionnelle italienne, des Valdôtains à l'usage de la langue maternelle quand, comment et où il leur plaira

DÉCLARE

qu'il défendra par tous les moyens la langue française en Vallée d'Aoste

RAPPELLE

que les Valdôtains ont toujours et partout accompli leurs devoirs de bons citoyens

APPELLE

tous les Valdôtains de cœur à la concorde et à l'entente pour la défense de leurs droits inaliénables

ESPÈRE

que Monsieur le Ministre des Affaires Étrangères, dans sa réponse, se souvienne du temps où d'autres nationalistes obligeaient lui, et nombre de bons citoyens, à s'expatrier

PROTESTE

contre toute atteinte à la Constitution; contre toute limitation apportée par que ce soit au droit des Valdôtains de se rencontrer, en quelque endroit que ce soit, avec leurs amis francophones du monde entier.

Procedutosi alla votazione per alzata di mano, il Presidente accerta e comunica che il Consiglio ha approvato il soprariportato ordine del giorno ad unanimità di voti favorevoli (Consiglieri presenti: trentuno; Consiglieri votanti e favorevoli: ventinove; astenutisi dalla votazione i Consiglieri Maghetti e Pedrini).

Il Consiglio prende atto.

----

Si dà atto che l'adunanza è sospesa alle ore 13,10 e rinviata alle ore 16,00.

______