Trascrizione informale del dibattito dell'aula

Oggetto del Consiglio n. 49 del 28 febbraio 1969 - Resoconto

OGGETTO N. 49/69 - Commemorazione del Senatore Avv. Ernesto Page.

Montesano (P.S.U.) - In questo momento io inviterei i Signori Consiglieri a fare un minuto di raccoglimento per la scomparsa del Senatore Page. Qualcuno più vicino al compianto valdostano commemorerà con maggiori dettagli ed elementi biografici la figura dello scomparso, mettendo in risalto i suoi sentimenti e le sue lotte per l'affermazione degli ideali perseguiti a difesa della sua terra natia.

A me, come Presidente del Consiglio regionale della Valle d'Aosta corre l'obbligo però di introdurre tale ricordo, nel quale, alla commozione che ha seguito alla notizia della perdita di Ernesto Page si aggiunge, per molti di noi il sentimento di un'amicizia perdurante da anni, e nella quale affiorava ad ogni incontro, anche se breve ed occasionale, la spinta che ci veniva da parte sua di collegare nell'espletamento della mansione politica, la nostra opera alla costante riaffermazione dei più alti valori autonomistici, e al perseguimento della loro attuazione.

Egli, in tali incontri, continuava l'opera iniziata insieme a Chanoux, nel periodo clandestino, sapendo che pur essendo passati molti anni alla impostazione ed al susseguente ottenimento delle norme statutarie, era soltanto con una conoscenza sempre più approfondita da parte nostra e di sempre più larghi strati della popolazione che si costituiva e si perfezionava la coscienza collettiva del problema valdostano.

Page, in tal modo dava corso, giorno per giorno, e persona per persona, alle esigenze in lui connaturate e pressanti che egli, specie in questi ultimi anni, perseguiva, quasi investito di un verbo missionario. Nelle sue parole, alle volte imperiose, alle volte suadenti, si evidenziavano sempre motti istintivi i quali scaturivano perché tali da ragionamenti sovrapposti, ma da sentimenti profondi derivanti in lui quasi da una personificazione dei problemi.

Tali parole, come per il passato, avevano sempre un filo conduttore, sia che esse indicassero aspetti storici e patrimoni culturali, sia che precisassero costumi e tradizioni o meglio ancora diritti linguistici ed economici patrimoniali della Valle d'Aosta.

Il filo conduttore di Page era l'affermazione che la Valle d'Aosta è composta da tutte queste grandi cose, le quali dovevano essere mantenute e vivificate nel ricordo dei valdostani nativi e devono essere sempre più apprese e fatte proprie dai valdostani di adozione, affinché essi, attraverso l'accoglimento potessero accomunarsi con i primi, soprattutto nella difesa degli alti valori morali della terra che li occupa.

Per queste ragioni, che non sono le sole, ma che a mio giudizio rappresentano l'aspetto più significativo della vita del Senatore Ernesto Page, il Consiglio regionale della Valle d'Aosta composto appunto da valdostani natii e di adozione esprime la commozione per la sua scomparsa, ne ricorda l'opera feconda e ne indica la sua figura alle giovani future generazioni come luminoso esempio di patriota valdostano.

Dujany (D.C.) - Monsieur le Sénateur Page avait atteint un âge vénérable et nous avions tous plus ou moins conscience qu'on l'aurait perdu un jour ou l'autre, car nous ne sommes ici que de passage et son séjour parmi nous avait été long. Mais nous ne nous attendions pas une fin si subite; nous avons été consternés en apprenant la triste nouvelle de son décès. C'est la soumission, à la volonté du Seigneur, qui nous l'a fait accepter sereinement.

Nous avons l'impression qu'avec lui disparait l'un des protagonistes de l'histoire valdôtaine de ces dernières décennies. Vite entré dans la vie publique, au lendemain de la première guerre mondiale, comme Conseiller Assesseur de la Commune d'Aoste, il est rentré dans un silence forcé après l'évènement du fascisme mais, à l'encontre de tant d'autre il a pris courage le parti de l'opposition, de l'antifascisme, de la Résistance. Il a assisté impuissant aux méfaits de la dictature contre nos droits linguistiques et nous comprenons combien d'efforts il a dû faire pour étouffer sa rage.

Il a été l'un des premiers membres de la Jeune Vallée d'Aoste et c'est précisément dans son bureau, en 1941, quelques jours après le décès de l'abbé Trèves que s'est formé le premier comité valdôtain de Libération, dont il a été l'un des membres les plus influents.

Avec Emile Chanoux et les représentants des Vallées Vaudoises du Piémont, il a participé le 19 décembre 1943, à la réunion de Chivasso dans laquelle fut rédigée cette déclaration des populations alpines, qui est à la base de notre autonomie. Ses mérites de résistant, de vaillant défenseur de nos droits, d'asserteur efficace et parfois opiniâtre de nos intérêts nous autorise à anticiper le jugement de l'histoire et à la considérer l'un des pères de notre autonomie.

Après le moment de la Libération, qui le vit proclamer du balcon de l'Hôtel de Ville d'Aoste, avec une voix tonitruante et ses grands bras levés au Ciel ses trois fameux "finalement" il a continué à servir fidèlement et avec dévouement le Pays. Il a été membre du premier Conseil régional, il a été le premier Assesseur régional à l'Instruction Publique, et c'est à lui que revient le mérite d'avoir rétabli l'enseignement du français dans nos écoles.

En 1948 notre parti lui demanda de se porter candidat aux élections du Sénat de la République; nous savons qu'il accepta avec un serrement de cœur car il lui coûtait beaucoup de quitter, même pour quelque temps, la Vallée d'Aoste. Ce jour-là j'ai pleuré, il avouait souvent à ses intimes, et ceux qui le connaissaient fort et dur comme une montagne comprenaient par-là quelle grande place tenait dans son cœur notre chère Vallée d'Aoste.

Il a représenté dignement la Vallée d'Aoste au Sénat pendant deux législatures, de 1948 à 1958; il a soigné avec dévouement, compétence, les intérêts de l'administration régionale au sein de la Commission de coordination. Il a toujours été en première ligne dans la lutte pour la bonne cause, pour la Vallée d'Aoste, pour ses traditions, pour sa culture, pour sa langue française.

Il a été l'auteur de remarquables publications régionalistes, il a suscité le goût de l'histoire chez de nombreux valdôtains, il a été pendant de longues années Vice-Président de l'Académie St. Anselme.

Pour tant de mérites accumulés au cours d'une longue journée nous lui devons toute notre reconnaissance; en lui décrétant des obsèques officielles le Gouvernement régional, au nom duquel j'ai pris la parole en l'absence de Monsieur le Président Bionaz, a voulu célébrer dignement ses mérites et signaler son exemple lumineux à nos compatriotes.

En tant que son successeur à l'Assessorat à l'Instruction Publique je veux lui dire qu'il sera toujours dans nos cœurs non seulement parce que nous l'aimions comme l'un des derniers survivants d'une génération de mainteneurs, d'apôtres de la Vallée d'Aoste, de l'Abbé Trèves, d'Emile Chanoux, de Joseph Bréan, Albert Deffeyes, de Monseigneur Stévenin, il sera également dans nos cœurs parce que son exemple nous engagera à continuer, avec toujours plus de force et de décision dans notre action de sauvegarde de la langue française et de la culture valdôtaine.

La fidélité à la langue maternelle, la lutte pour le maintien de nos droits linguistiques, sont des constantes admirables dans son activité valdôtaine. Qu'il soit assuré de notre ferme volonté de continuer dans cette voie.

Chamonin (R.V.) - Ernest Page n'est plus. La nouvelle de son décès a touché profondément tous les valdôtains, car c'est un homme profondément valdôtain qui est mort. Page, le fervent antifasciste, Page, de la Jeune Vallée d'Aoste, Page qui avec Chanoux participa à la première réunion de Chivasso où fut jetée la première semence de notre actuelle autonomie, Page, tonnant ses "finalement" triomphants sur la Place Chanoux, Page pour lequel la défense de la langue maternelle n'était pas un vain mot.

Nous nous associons aux paroles de regret et de douleur qui ont été dites précédemment et au nom du Rassemblement Valdôtain nous formulons nos condoléances les plus sincères et émues à sa famille.

Qu'il me soit permis encore de faire une petite remarque: nous avions entendu dire que ses funérailles solennelles étaient organisées par l'administration régionale; nous aurions aimé et le valdôtain Page, certainement aussi, que sa dernière messe eut été célébrée en français; c'est un oubli, probablement involontaire, mais à notre avis un oubli qu'il n'aurait pas fallu commettre.

Caveri (U.V.) - La figure du Sénateur Page appartient à un long chapitre de l'histoire valdôtaine. Déjà avant la première guerre mondiale il avait lutté pour la langue française, soit à titre personnel, soit comme membre du Comité de la Ligue. En 1940 il avait adhéré à la Jeune Vallée d'Aoste, en 1945 il a été un des fondateurs de l'Union Valdôtaine. Les valdôtains le rappelleront comme un des plus vaillant défenseur de leurs droits. Nous renouvelons aux parents l'expression de nos condoléances.

Manganoni (P.C.I.) - J'ai connu l'avocat Page dans une période bien triste pour l'Italie et surtout pour la Vallée d'Aoste.

Le fascisme, non satisfait d'avoir supprimé toutes les libertés s'efforçait par tous les moyens de déraciner l'ethnie valdôtaine. C'était dangereux de parler le français, on était invité à ne pas nous exprimer en patois; chanter une chanson de notre Cerlogne pouvait vous porter au poste de police; mais les valdôtains ne se plient pas; clandestinement ils se groupèrent dans la Jeune Vallée d'Aoste pour résister à l'oppression, soit morale que physique de la hiérarchie fasciste. L'avocat Page était un des animateurs; il jouissait d'une respectueuse considération pour son esprit antifasciste et pour son acharnement dans la défense des droits dans la langue des traditions des valdôtains.

Ces qualités lui ont valu la confiance du mouvement de résistance valdôtaine qui l'a délégué à représenter la Vallée d'Aoste à la réunion de Chivasso où l'on établit les principes de l'autonomie des populations alpines.

Ecrasé le fascisme, et chassé les nazis, quant à la Vallée d'Aoste furent reconnus ses droits, l'avocat Page, membre du premier Conseil régional et Assesseur à l'Instruction publique, il a continué à soutenir énergiquement le droit des valdôtains à leur langue, à leurs traditions. Je me suis trouvé ensuite sur des positions politiques opposées à celles de l'avocat Page en raison de nos différentes conceptions de la société actuelle. Je veux aujourd'hui exprimer, aussi de la part de mes camarades communistes mes sentiments de regret pour le décès d'un ami qui m'a appris, tout jeune, à aimer ma petite patrie, à lutter pour défendre sa langue et ses droits. Je veux rendre hommage à la mémoire d'un valdôtain qui mérite la reconnaissance de ses compatriotes.

Milanesio (P.S.U.) - Il Partito socialista italiano si associa alle parole espresse dal Presidente del Consiglio regionale e dall'Assessore Dujany, così come a quelle degli altri Consiglieri che mi hanno preceduto.

Noi socialisti valdostani ricordiamo in Ernesto Page un grande, nobile, forte e dignitoso combattente, prima contro il fascismo poi per l'autonomia, e successivamente per la difesa e il potenziamento di quei presupposti storici, etnici e linguistici che caratterizzano la Valle d'Aosta ed i suoi abitanti in modo particolare.

Colgo l'occasione per porgere alla famiglia del compianto avvocato Page e alla Democrazia Cristiana, le più sincere e sentite condoglianze.

Pedrini (P.L.I.) - Evidentemente ben poco rimane da dire dopo quanto i colleghi che mi hanno preceduto hanno esposto sulla personalità dell'Avvocato Page. Mi sia consentito soltanto di dire che, specie in questo ultimo periodo io ho avuto molte occasioni di vederlo, di stargli vicino e di rendermi conto come seguisse veramente passo passo ogni movimento politico, ogni sfumatura politica, e sapesse veramente, da vecchio valdostano quale egli era, entrare nel vivo di ogni questione e trovare la verve di ogni questione, sotto qualsiasi profilo esso si presentasse.

I Liberali valdostani, tramite la mia persona porgono alla famiglia le più sentite condoglianze, e alla democrazia cristiana tutto il cordoglio di aver perso un uomo come il Senatore Page.

Tonino (P.S.I.U.P.) - Signor Presidente, signori Consiglieri,

Mi associo senz'altro alle parole del Presidente del Consiglio, alle parole dell'Assessore Dujany a nome del Presidente della Giunta, ai gruppi che mi hanno preceduto, nel commemorare il Senatore Ernesto Page.

Mi associo alle parole di profondo cordoglio all'indirizzo dello scomparso. Ho conosciuto il Senatore Ernesto Page in un suo lontano comizio che doveva poi portarlo a senatore della Repubblica Italiana. L'ho conosciuto, naturalmente, come avversario politico, in quanto le nostre ideologie politiche non potevano naturalmente convergere. Ciononostante non potrei fare a meno di riconoscere in Ernesto Page la figura di un antifascista e di un difensore del bilinguismo, per cui, oltre ad associarmi in questa commemorazione esprimo, a nome del Partito che rappresento e mio personale, i sensi del mio più profondo cordoglio, per l'improvvisa morte di un buon valdostano.

Ringrazio il Presidente del Consiglio di essersi fatto premura di indirizzare alla famiglia dello scomparso i sentimenti delle più vive condoglianze dell'intero Consiglio regionale.

Dolchi (P.C.I.) - Penso che siano terminate le espressioni di cordoglio dei gruppi per il decesso del Senatore Page di cui abbiamo ricordato alcuni momenti fa la sua vita di antifascista, la sua vita dedicata alla lotta contro il fascismo e la violenza, di un uomo che ha partecipato alla resistenza perché fascismo e violenza non ci fossero più nel nostro paese.

Ebbene, signor Presidente e colleghi Consiglieri, dopo i lavoratori morti ad Avola, dopo le violenze di Viareggio, abbiamo oggi la tragica notizia di nuovi fatti di sangue e dell'uccisione a Roma di un giovane studente del Magistero, Domenico Congiro, ucciso dalla teppaglia fascista, ucciso in seguito ad un'azione teppistica di gruppi neofascisti, che oggi, come 50 anni fa ricorrono alla violenza per contenere la grande spinta rinnovatrice delle lotte studentesche ed operaie. È di pochi giorni fa la bravata, il pestaggio al Segrè di Torino, con il successivo intervento provocatorio nel Consiglio comunale di Torino.

Questi fatti, io ritengo, non possono passare inosservati in questo Consiglio regionale che rappresenta la Valle d'Aosta, che ha fatto tanto alla Resistenza e all'antifascismo. Dobbiamo riaffermare, tutti uniti in questo Consiglio regionale, semmai con un ordine del giorno che potrà essere successivamente concordato, il pensiero, i sentimenti dei valdostani, che non possono essere che contro la violenza e contro i rigurgiti fascisti.

Montesano (P.S.U.) - Io desidero, non l'ho comunicato prima, ma d'altra parte è stato appreso dai giornali che io personalmente ho fatto un telegramma a nome di tutti voi il giorno dopo della scomparsa del Senatore Page, nella stessa giornata, un telegramma di condoglianze alla Famiglia.

Sono giunti dei telegrammi al Consiglio regionale, di cordoglio per la morte del Senatore Page, dal Presidente del Consiglio dei Ministri, Rumor, dal Presidente del Senato, Fanfani, dal Senatore Medici, dall'On.le Moro, dall'avvocato Negretti, e dal Prof. Rosetti.

Questi telegrammi saranno inviati alla famiglia dello scomparso.

Allora si passa all'esame dell'ordine del giorno.