Oggetto del Consiglio n. 74 del 19 aprile 1956 - Verbale

OBJET N° 74/56 - COMMEMORATION DU CHANOINE MONSEIGNEUR STEVENIN JOCONDE, PRIEUR DE LA COLLEGIALE DE SAINT OURS.

Monsieur le Conseiller DUJANY, après avoir demandé et obtenu la parole, déclare ce qui suit:

"Le groupe de la majorité désire exprimer le plus vif regret pour la mort de Monseigneur Joconde STEVENIN. Hier un grand concours de peuple prit part à ses funérailles. Il voulut donner une dernière preuve de sa reconnaissance, de son admiration et de son estime, à ce Fils d'une de nos chères Vallées alpestres.

Cette belle figure de prêtre et de studieux a porté en lui un attachement illimité aux traditions locales et un profond amour pour sa Patrie, qualités qui se sont manifestées dans la campagne incessante qu'il a combattue en faveur de la conservation de notre langue française, dans la lutte courageuse contre la centralisation et dans ses intelligentes et actives recherches pour jeter les bases de notre Statut autonome.

Que le patrimoine linguistique du cher disparu serve à nous et à nos enfants pour faire apprécier et aimer toujours mieux la terre valdôtaine et pour dégager du passé les leçons de l'avenir! Que le souvenir des vieux entourage les jeunes!".

Le Président, PAREYSON, déclare:

"Je m'associe de grand cœur aux nobles paroles qui viennent d'être exprimées par Monsieur le Prof. Conseiller Dujany à la mémoire du regretté Monseigneur Joconde STEVENIN.

Je tiens à communiquer au Conseil que j'ai aussitôt adressé, aussi à son nom, au Révérend Chapitre de la Collégiale de Saint Ours, ainsi qu'à la Famille du regretté Défunt, les plus profondes condoléances. La Vallée d'Aoste a perdu en la personne de Monseigneur STEVENIN un de ses fils les plus illustres et parmi les plus dévoués.

Nous ne devons pas oublier, chers Collègues, que Monseigneur STEVENIN a été un vaillant pionnier et une des principales chevilles ouvrières de notre autonomie régionale et c'est spécialement à ce titre que j'estime que notre Conseil a le devoir d'exprimer ici à la mémoire de ce grand valdôtain toute sa reconnaissance".

Monsieur le Conseiller SAVIOZ déclare de s'associer de tout cœur, au nom du groupe de la minorité, à ce qui a été dit à l'égard de Monseigneur STEVENIN.

Monsieur le Président de la Junte, BONDAZ, fait la déclaration suivante:

"Monseigneur Joconde STEVENIN a dit dans ses dernières volontés: "Je ne veux ni fleurs, ni couronnes, ni discours". Et ces quelques phrases que je me permets de prononcer ne seront pas un discours, - car ce qu'il y a de plus éloquent encore ce sont les œuvres de bien -; mais l'homme d'église qui vient de disparaître était d'une telle grandeur et sa mort a eu une telle résonnance dans la Vallée que l'on est obligé d'évoquer ce grand valdôtain, ne serait-ce que pour en tracer rapidement un portrait, qui doit rester toujours présent à toutes les mémoires.

En ma qualité de Président de la Junte au nom de tous les Assesseurs, je m'incline devant ce combattant, et combattant jusqu'à la dernière heure, des droits de la population valdôtaine.

Je tiens à mettre l'accent sur cette noble figure de sage administrateur, de valdôtain qui avait su recueillir l'héritage des plus grands noms de l'histoire de notre Vallée.

Je tiens à rendre un humble hommage à celui qui fut un des artisans les plus actifs du Statut spécial, dont la Vallée d'Aoste bénéficie aujourd'hui et qui nous permet de siéger ici pour discuter ensemble les intérêts du peuple.

Sans nul doute de nombreux biographes se lèveront pour célébrer comme il convient le sage Prieur de la Collégiale de Saint Ours, l'historien érudit, le Professeur à l'immense talent. Qu'il me suffise en cette enceinte du Conseil régional, né de l'autonomie concédée au Peuple valdôtain, de dire que jamais les valdôtains n'oublieront de garder un souvenir ému envers l'un de ses Fils entré, encore vivant, dans l'immortalité et auquel ils doivent pratiquement le bienêtre dont ils jouissent aujourd'hui. Puisse cette noble et longue vie servir d'exemple et d'enseignement pour nous et les générations futures. Ce sera peut-être le meilleur moyen de lui démontrer notre reconnaissance, car tous, de quelque bord que nous soyons, nous Lui sommes redevables de quelque chose qui ne peut se payer avec aucun argent au monde, car elle est plus précieuse que tout ce que homme peut posséder".

Le Conseiller Madame PERRUCHON Veuve CHANOUX déclare de s'associer aux paroles qui ont été prononcées en mémoire de Monseigneur STEVENIN.

Le Conseil prend acte.

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