Oggetto del Consiglio n. 231 del 6 ottobre 1972 - Verbale

OGGETTO N. 231/72 - Commemorazione dell'ex Consigliere regionale Geom. Roberto Rollandoz - Assessore ai Lavori pubblici.

MONTESANO, Presidente del Consiglio - La seduta è aperta con 27 presenti.

Scusano l'assenza gli Assessori MAQUIGNAZ, BENZO e LUSTRISSY ed il Consigliere Segretario del Consiglio, ANDRIONE.

L'Assessore Maquignaz ha dovuto accompagnare un suo figliolo ad una visita specialistica a Bologna. Gli altri tre Consiglieri scusano la loro assenza con le seguenti lettere, di cui il Consigliere Segretario vi darà lettura:

Aosta, 2 ottobre 1972

Al Signor Presidente

Prof. Dr. Giuseppe MONTESANO

SEDE

Signor Presidente,

la presente per comunicarLe che non potrò partecipare alle sedute del Consiglio regionale del 6 e del 9 ottobre c.a. perché impegnato nei lavori del Congresso Nazionale degli Ingegneri in Sardegna.

La prego pertanto di voler scusare la mia assenza e in particolare di considerarmi presente in spirito per la dolorosa commemorazione dell'amico Geom. Roberto Rollandoz, già Assessore regionale ai Lavori Pubblici.

Con i migliori saluti.

F.to Benzo

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Aosta, 2.10.1972

Ill.mo Sig. Presidente,

Le comunico che non potrò partecipare alla riunione del Consiglio del 6 c.m., perché impegnato fuori Valle ad un colloquio internazionale organizzato dal "Centre International de formation Européenne".

Distinti saluti.

F.to Ferruccio Lustrissy

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Aosta, 5.10.1972

Ill.mo Signor Presidente

Del Consiglio regionale

AOSTA

La prego di voler scusare al Consiglio la mia senza alla seduta del 6.10.1972 a causa di un improrogabile impegno all'estero.

La prego di gradire, Signor Presidente, i miei cordiali saluti.

F.to Mario Andrione

MONTESANO, Presidente del Consiglio - Il Consiglio è chiamato a commemorare l'ex Assessore ai Lavori Pubblici, Geom. Roberto ROLLANDOZ.

Prego il Consiglio di osservare un minuto di raccoglimento in memoria del medesimo.

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Si dà atto che i Consiglieri, in piedi, osservano un minuto di silenzio dalle ore 16,25 alle ore 16,26.

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MONTESANO, Presidente del Consiglio - Signori Consiglieri,

l'ordine del giorno di questa seduta si apre con la commemorazione dell'Assessore ROLLANDOZ.

Essa sarà tenuta ufficialmente dal Presidente della Giunta, Dr. Dujany.

A me spetta il dovere, quale Presidente di questa Assemblea, di manifestare, a nome di tutti i Consiglieri, la profonda commozione con la quale ricordiamo il Collega Rollandoz.

Il 10 di settembre, quando apprendemmo la notizia della sciagura ognuno di noi rimase senza parola, sgomento delle circostanze in cui si svolse la tragedia e affranto nel comune sentimento di angoscia per la giovane vita troncata.

Oggi il posto di Rollandoz al banco del Governo è vuoto e questo vuota riporta con nitidezza nel ricordo dell'immagine e della parola la figura dello Scomparso.

Figura di giovane entusiasta, dinamico, volitivo, capace, diligente - anche se alle volte ansioso - nelle delicate e gravi mansioni di un settore particolarmente impegnativo quale quello dei Lavori Pubblici.

Egli svolgeva il suo compito con passione e costanza; ed anche se in quest'aula alle volte si lasciava andare ad episodiche impennate polemiche con i suoi avversari politici, faceva sempre trasparire nell'atteggiamento di giovanile esuberanza una sua profonda e maturata convinzione su problemi attentamente studiati e vagliati.

Io ho apprezzato direttamente le qualità di Rollandoz nel periodo durante il quale fu mio collaboratore quale Segretario della Presidenza del Consiglio; ho continuato ad apprezzarle nei compiti di Assessore ai Lavori Pubblici durante e fuori dei dibattiti consiliari.

Rendendo oggi un accorato omaggio alla Sua memoria, alle quale sono legati, oltre che il lavoro fatto in comune, soprattutto i sentimenti di fraterna colleganza, il Consiglio Regionale rinnova ai genitori, alla sorella, alla vedova, così duramente provati, le espressioni del suo profondo cordoglio.

Prima di dare la parola al Presidente della Giunta per la commemorazione ufficiale, io desidero, in questa occasione dolorosa, anche rendere omaggio, rinnovando le condoglianze alla Questura, al Corpo della Pubblica Sicurezza e alla famiglia, alla memoria del Brigadiere Appuntato di Pubblica Sicurezza Adolfo La Bernarda.

Credo di essere in dovere di rendere questo omaggio per la presenza costante di quell'Appuntato di Pubblica Sicurezza alle sedute del Consiglio Regionale.

Concedo ora la parola al Presidente della Giunta.

DUJANY, Presidente della Giunta - Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Conseillers,

Voici un mois encore, notre Assemblée était au complet des hommes que le Peuple valdôtain avait choisis pour le représenter et diriger au mieux ses destinées.

Un seul grand deuil nous avait frappés au cours de cette législature: c'était le départ de l'ancien Président de la Junte, Monsieur César Bionaz.

Et voilà qu'il y a quelques jours, une étonnante nouvelle, triste et imprévue, sillonnait comme un éclair toute notre Vallée: Monsieur Robert Rollandoz se meurt; Monsieur Robert Rollandoz est mort: c'est lui qui avait remplacé Monsieur Bionaz dans son poste de Conseiller.

Les desseins de Dieu ont aussi enlevé au service du Peuple valdôtain, en dehors de cette Assemblée, dans ces deux dernières années, l'âme, le cœur et l'intelligence d'Aimé Berthet, d'Oreste Marcoz, de Germain Ollietti.

Et l'on est poussé è repenser à cette introduction de Bossuet à l'une de ses oraisons funèbres: Et nunc, reges, intelligite; erudimini, qui indicatis terram. - Maintenant, ô rois, apprenez; instruisez-vous, juges de la terre.

Celui qui règne dans les cieux et de qui relèvent tous les empires, à qui seul appartiennent la Gloire, la Majesté et l'Indépendance, est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois et de leurs donner, quand il lui plaît, de grandes et terribles leçons.

Soit qu'il élève les trônes, soit qu'il les abaisse, soit qu'il communique sa pensée aux Princes, soit qu'il la retire à lui-même, il ne leur laisse que leur propre faiblesse. Il leur apprend leur devoir d'une manière souveraine et digne de lui, car, en leur donnant sa puissance, il leur commande d'en user, comme il faut lui-même, pour le bien du monde. Il leur fait voir, en la retirant, que leur majesté est empruntée, et que, pour être assis sur le trône, ils n'en sont pas moins sous sa main et sous son autorité suprême.

C'est ainsi qu'il instruit les princes: non seulement par des discours et par des paroles,mais encore par des effets et par des exemples: Et nunc, reges, intelligite; erudimini, qui indicatis terram. - Maintenant, ô rois, apprenez; instruisez-vous, juges de la terre.

Dieu, donc, l'avait choisi pour remplir de hautes fonctions parmi son peuple. Dieu nous l'a enlevé en pleine jeunesse; et, tant dans cette élévation soudaine que dans cette disparition, il a choisi un être qui nous représentait tous et qui était, peut- être, parmi nous, celui qui symbolisait le plus notre race, pour nous donner à tous une grande et triste leçon.

Il m'échoit durement de falloir commémorer au sein de cette Assemblée cette figure de frère cher, aimé, respecté par les siens et par nous tous et par la communauté toute entière.

Un dimanche de septembre, jour tant attendu par lui, parce qu'il représentait le premier jour de chasse, sport, qu'en montagnard de grande lignée, il aimait par-dessus tous, Robert Rollandoz s'en alla vers la montagne pour ne revenir que cadavre.

A cette nouvelle, à ce coup, qui de nous ne se sentit pas frappé comme si quelque tragique accident avait désolé sa famille?

Robert Rollandoz avait monté rapidement les échelons de la vie sociale: Conseiller régional, Secrétaire du Conseil, Chef du Département des Tavaux Publics; en peu de temps, bien de satisfaction lui avaient été réservées.

Mais, Messieurs, rien n'égalait la fermeté de son âme, ni son paisible courage qui, sans faire d'efforts pour se élever, s'est trouvé par sa naturelle situation au-dessus des accidents plus redoutables.

On le vit pendant ses années d'engagement parmi nous, on le constata au moment même de son triste départ. La vision que nous avions de son avenir était celle-là même à laquelle le prédisposaient ses qualités de cœur et ses qualités d'esprit.

Triste constatation, puisque, malgré son grand courage, nous l'avons perdu.

Et comment ne pas penser avec l'Ecclésiaste à la vanité de toute chose sur la terre. Vanitas vanitatum...

Mais il nous importe avant tout d'examiner pour nous-même et pour que l'exemple d'une telle vie nous permette d'élever le niveau de la nôtre, et que ce noble et que ce modèle soit transmis, par notre intermédiaire, à tout notre peuple afin que tous en soient compénétrés.

Notre ami Robert Rollandoz était le type du valdôtain, du montagnard paysan. Et cette formation il l'avait reçue dans sa famille, dans son village, au contact quotidien, dans le bain, dirais-je, de notre civilisation.

O admirable simplicité de la famille valdôtaine, dont nous admirons ici, dans sa dame, et dans son père et dans sa mère, l'étonnante grandeur! D'elle nous viennent l'âme, l'esprit, la force de notre peuple; en elle ont mûri les grands hommes qui ont forgé notre destin et la dignité de notre histoire.

Robert Rollandoz a vu, dans le quotidien exemple paternel, le vrai visage, l'âme vraie du Pays dans toute sa signification.

Joseph Bréan l'a dit "La terre est, en effet, leur propre créature; le fils retrouve en elle le fruit des labeurs de toutes les générations, il y mêle les siens. C'est ainsi que les peuples des Alpes forgent le visage de leur pays natal. Celui-ci, à son tour, forge le caractère de ses habitants. Sur la terre du pays natal les montagnards vivent plus intensément en leurs pères et en leurs aïeux. Voilà pourquoi les montagnards aiment intensément leurs montagnes quoiqu'il leur faille lutter sans cesse contre elle".

Qui donc sera à même, un jour, de décrire dans toute son ampleur la grandeur de la famille paysanne valdôtaine?

Robert Rollandoz n'avait-il pas le caractère et les caractéristiques mômes des montagnards?

Ne marchait-il pas, physiquement, moralement, intellectuellement, du pas du montagnard?

Sa vie, d'ailleurs, fut gouvernée par ces qualités que Joseph Bréan reconnaît aux Valdôtains de bonne lignée: la sobriété, la force de caractère, le calcul dans les réactions, l'amour de la méthode, le sens des responsabilités et, finalement, par-dessus tout, le culte des fidélités.

Et tout cela ce n'étaient ni la société, ni l'école qui le lui avaient donné: il l'avait emmagasiné, petit à petit, jour après jour, à l'exemple d'un père et d'une mère, d'une famille, d'un entourage de parents, d'amis, de villageois. La vie valdôtaine avait été son modèle: il sera un modèle de vie valdôtaine.

Pourquoi était-il resté si attaché à son village, à tel point de préférer y habiter, même au moment où il aurait été tenté de s'en éloigner pour les commodités de la ville?

Pourquoi, alors que se sont présentés les choix décisifs de la vie publique, fut-il amené à adopter une ligne plus décidément et plus foncièrement valdôtaine?

L'appel de la conscience, formée par son père et ses aïeux, plasmée par sa famille valdôtaine, l'engageait sur ce chemin: tout comme, autrefois, cet appel avait réveillé le courage de celui qui reste symbole de tous les Valdôtains: Emile Chanoux.

Tout comme celui-ci écrivait à Trèves, Rollandoz aurait pu dire: "Je suis un étudiant paysan. Je dépose assez souvent les livres pour prendre la faux et la pioche et je suis content de cela. J'aime la terre".

On a justement remarqué, lors de son décès, que Robert Rollandoz arrivait presque toujours le premier là où quelque malheur s'était abattu sur notre terre: de Valgrisanche à Rhêmes, de Champorcher à Morgex. Il savait réconforter, il savait donner du courage par quelques mots et, parfois, par son silence de campagnard valdôtain. Car, là aussi, comme les siens, il comprenait qu'il fallait agir dans cet esprit de solidarité qui est du paysan des Alpes et des guides, et de toute notre population, afin de soulager, non en paroles, mais en actions, l'adversité et l'affliction qui ont frappé nos frères.

Mais tout cela était couronné, à nos yeux, par une autre qualité qui tenait aussi de son éducation: un christianisme actif.

Il était chrétien, non seulement dans la prière, dont il attendait secours, mais surtout dans son action quotidienne, toute dirigée à édifier la société d'aujourd'hui, un monde où la justice, le droit, la charité et l'amitié triomphassent des misères où l'humanité, hélas, se débat encore toute entière.

Je vous ai donné, Mesdames et Messieurs, de Robert Rollandoz ce portrait que me dictaient la profondeur et la fraternelle amitié qui me liaient à lui, l'admiration que j'avais pour un collaborateur sérieux, sincère, tenace, franc et souvent effacé. Plus jeune que nous, il a été emporté avant nous; meilleur que nous, il n'a pu, hélas, rendre à sa famille, à son village, au Pays, tout ce que ceux-lui avaient donné à pleines mains. Dieu a ses saintes et éternelles vues pour mieux nous faire apprécier un exemple; il nous enlève, parfois, pour mieux nous faire admirer un portrait; il le détache de la masse afin de nous le faire contempler.

A vous, chers parents que nous considérons comme les nôtres, à vous, épouse de son cœur, au Conseil tout entier, nous renouvelons, en cet instant, toutes nos condoléances.

Et puisse le Dieu de miséricorde accepter toute votre affliction et la nôtre en sacrifice agréable.

Puisse-t-il placer notre ami dans la paix éternelle et, apaisé par les maux que nous avons dû supporter, épargner désormais à sa famille et à tout notre Peuple de si terribles malheurs!

MONTESANO, Presidente del Consiglio - La seduta è tolta in segno di lutto.

Il Consiglio è convocato per lunedì 9 ottobre alle ore 9.30.

I Signori Consiglieri sono pregati di riunirsi nella sala di riunione delle Commissioni consiliari per esaminare alcuni questioni interne.

Si dà atto che la seduta è tolta alle ore sedici e minuti quarantatré.

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Letto, approvato e sottoscritto.

Il Presidente

(Montesano Prof. Dr. Giuseppe)

Il Consigliere Segretario

(Manganone Geom. Eraldo)

Il Segretario Rogante

(Fosson Francesco)