Oggetto del Consiglio n. 2342 del 19 dicembre 2001 - Resoconto
OBJET N° 2342/XI Communications du Président du Conseil régional.
PrésidentJ'informe le Conseil de l'activité de la Présidence et des organes du Conseil depuis la dernière réunion de l'Assemblée:
Réunions:
Ière Commission: 1
IIème Commission: 1
IIIème Commission: 2
IVème Commission: 1
Vème Commission: 2
Bureau de Présidence: 2
Chefs de Groupe: 2
Le 5 décembre dernier, Monsieur Fabio Truc, professeur de Physique générale au Polytechnique de Turin, a été nommé Président du Comité régional pour les communications de la Vallée d'Aoste CO.RE.COM. pour le prochain quinquennat.
La nomination de Fabio Truc complète la composition du CO.RE.COM., après la désignation des quatre autres membres par le Conseil régional. Le nouveau comité se réunira pour la première fois ce vendredi 21 décembre à 9 heures.
Le Comité de coopération interparlementaire liant le Conseil régional de la Vallée d’Aoste, le Parlement de la Communauté française de Belgique et le Parlement de la République et Canton du Jura, a tenu à Bruxelles, les 13 et 14 décembre 2001, sa deuxième session. A l’ordre du jour de la réunion de Bruxelles, la politique linguistique européenne, la situation politique et institutionnelle des trois entités et l’application concrète de la coopération interparlementaire.
Le Conseil de la Vallée était représenté par les Conseillers Secondina Squarzino, Aldo Cottino, Giuseppe Cuc, Giulio Fiou, Renato Praduroux et par moi-même. Le Comité a approuvé une résolution sur les politiques linguistiques à mener en vue d’assurer la diversité culturelle en Europe, demandant aux gouvernements respectifs d’investir davantage dans la connaissance, l’enseignement et l’acquisition des langues vivantes comme une priorité de la politique linguistique, de mettre en place ou d’intensifier des échanges entre les institutions scolaires des trois entités, de développer l’enseignement des langues régionales ou minoritaires dans les écoles, en fonction de la demande. Une copie de ce document est disponible pour tous les Conseillers auprès du Secrétariat.
Collègues conseillers,
en ce 19 décembre il nous est impossible de ne pas rappeler l’échéance historique de la "Déclaration des représentants des populations alpines", mieux connue sous le nom de "Déclaration de Chivasso".
Il y a cinquante-huit ans, dans la petite ville du Piémont, les représentants valdôtains et des Vallées vaudoises du Piémont, en pleine dictature fasciste, rédigeaient une déclaration conjointe dont l'importance politique peut aujourd'hui, plus d'un demi-siècle après, être saisie dans toute son ampleur. Sur la base du constat que l'oppression, menée à travers les agents politiques et administratifs de la dictature, avait provoqué non seulement des ravages économiques, mais également la destruction de la culture locale et le mépris des libertés traditionnelles, un groupe d’intellectuels composé d'Osvaldo Coïsson, Gustavo Malan, Giorgio Peyronel, Mario Alberto Rollier, Emile Chanoux et Ernest Page formulait une analyse extrêmement lucide de l'état de délabrement de nos sociétés alpines et traçait les lignes d'un redressement que dans l'après-guerre aurait trouvé, dans la constitution de la Région autonome de la Vallée d'Aoste, son plus solide instrument de réalisation.
A côté de l'affirmation que la liberté de langue, tout comme celle de religion, est une condition essentielle pour sauvegarder la personnalité humaine, que le fédéralisme est le cadre le plus indiqué pour garantir les droits individuels et collectifs ainsi que la meilleure solution aux problèmes des petites nationalités et que le régime fédéral républicain sur bases régionales et cantonales aurait été la plus solide garantie pour l'établissement de ces communautés ainsi que contre le retour à la dictature, nous retrouvons dans la "Déclaration de Chivasso", la déclaration solennelle des trois formes capitales d'autonomie à savoir:
- l'autonomie politique et administrative, permettant la constitution de communautés politiques et administratives autonomes sur le modèle cantonal, dotées d’une Assemblée législative et exerçant des fonctions politiques et administratives locales, y compris celles de nature judiciaire dans l'intérêt de leur propre population;
- l'autonomie culturelle et scolaire, liée à la position géographique et la personnalité ethnique de ces communautés, impliquant le droit d'employer la langue locale dans tous les actes publics et dans la presse et d’enseigner les éléments de la langue locale dans les écoles de tout ordre et degré. Cette même autonomie scolaire à laquelle nous ne sommes parvenus que longtemps après, et après combien de luttes;
- l'autonomie économique permettant un système performant dans les domaines agricole, industriel et artisanal, accompagné d'un système de taxation équitable eu égard au territoire et à l'exploitation la plus rationnelle et équilibrée des ressources.
Collègues conseillers,
dans la journée d'aujourd'hui d'autres manifestations ont lieu pour rappeler cette déclaration mais je pense qu'il n'est pas hors de propos de l’évoquer ici, au moment où débutent les travaux de la dernière séance de l'année de notre Assemblée régionale, pour rendre hommage à l'intelligence, au courage et à la clairvoyance des intellectuels et résistants que j'ai déjà rappelés, ainsi que de ceux qui ont autrement coopéré à sa rédaction; tels, par exemple, Frédéric Chabod qui y contribua par un mémoire.
Il serait aussi injuste de passer sous silence le fait que la préparation de la "Déclaration de Chivasso" fut aussi l’occasion pour la rédaction du célèbre mémoire d’Emile Chanoux "Federalismo e autonomie", qui contient une remarquable analyse de tous les thèmes énoncés dans la déclaration.
Si d'autres documents, comme le "Manifesto di Ventotene", ont représenté dans l'après-guerre une référence culturelle et politique plus connue par le grand public, nous tenons toujours pour essentiel le texte rédigé en ce 19 décembre 1943, comme une partie précieuse de notre héritage idéal, notamment à la veille du début de l'année internationale consacrée à la montagne. Nous le considérons comme un jalon essentiel dans le parcours de l'autonomie, ainsi qu'un rappel continuel qui doit orienter nos consciences et notre action.