XII Législature

Composition

XII Législature (2003-2008)

Le 8 juin 2003, jour des élections régionales, la nouveauté est de taille: pour la première fois, depuis que l’on vote avec le système proportionnel, une force politique obtient la majorité absolue. Ce parti politique est l’Union Valdôtaine qui, avec ses 35 297 suffrages, peut désormais compter 18 Conseillers régionaux sur 35. La Gauche Valdôtaine-Democratici di Sinistra (Gv-Ds) aussi augmente ses voix, en passant de 3 à 4 sièges. Tout en se confirmant comme le deuxième pôle politique de la Vallée d’Aoste, la Stella Alpina perd quelques positions et n’obtient que 7 sièges. Les coalitions Arcobaleno et Casa delle Libertà, n’ont pas plus de trois conseillers chacune. Alé Vallée avec 3539 suffrages et un pourcentage de 4,74%, ne dépassera pas le barrage des 5% prévu.

La majorité régionale qui s’installe (Uv – Gv-Ds) peut donc compter sur 22 sièges. Après de longues discussions et quelques mécontentements (nombreux sont ceux qui n’arrivent pas à comprendre comment se peut-il que Luciano Caveri, qui a obtenu le plus de votes avec ses 7313 préférences, sorte d’investiture populaire, contre le deuxième Ego Perron avec 5049 voix ou le troisième Carlo Perrin avec 4139 voix, ne prenne pas la tête de l’exécutif régional).

Ainsi, le 23ème gouvernement régional, sous la Présidence de Carlo Perrin, s’installe au début du mois de juillet 2003 avec la composition suivante: Robert Vicquéry, assesseur à l’Agriculture, aux Ressources naturelles et à la Protection civile; Piero Ferraris, assesseur aux Activités productives et aux Politiques du travail; Aurelio Marguerettaz, assesseur au Bilan, à la Programmation et aux Participations régionales, Teresa Charles, assesseur à l’Éducation et à la Culture, Antonio Fosson, assesseur à la Santé, au Bien-être et aux Politiques sociales, Alberto Cerise, assesseur au Territoire, à l’Environnement et aux Ouvrages publics, Luciano Caveri, assesseur au Tourisme, au Sport, au Commerce, aux Transports et aux Affaires européennes. Ego Perron est confirmé à la Présidence du Conseil de la Vallée.

Le 20 octobre 2003 décès de Giulio Dolchi, âgé de 82 ans. Cet ouvrage étant consacré à l’histoire du Conseil régional et de la communauté valdôtaine avec ses institutions en général, nous n’y avons donc pas abordé les cas trop personnels sauf s’ils ont eu des retombées au niveau public. Nous faisons volontiers exception en souvenir de Dudo, ex-président du Conseil de la Vallée mais surtout un grand gentilhomme de la politique valdôtaine.

Le 25 octobre, création de la Chambre de commerce, Piero Roullet, propriétaire d’un hôtel, et président régional des hôteliers, en est le premier président.

L’année se termine avec deux changements de route. Le premier au Casino de Saint-Vincent, où s’installe un nouveau conseil d’administration composé par Edo Châtel, Carlo Alberto Parini, Piergiorgio Martinet, Luigi Puddu et Giuseppe Cilea. Le second à la Présidence de l’Union Valdôtaine: Manuela Zublena en ballottage avec Franco Vallet est choisie et succède ainsi à Aurelio Marguerettaz.

Au cours de la dernière séance du Conseil du mois de février 2004, le divorce entre les deux partis de la Stella Alpina, à savoir voir les ex-démocrates chrétiens et la Fédération est officialisé, les Conseillers La Torre, Lavoyer et Salzone inaugurent un nouveau groupe au sein du Conseil qui prend le nom Fédération Autonomiste – Federazione Autonomista. L’année 2004 s’ouvre sur le nouvel essor industriel de la Cogne qui, après une période négative, gagne de nouvelles parts de marché dans le secteur de l’acier, en proposant ses produits dans de nouvelles niches comme le secteur de l’appareillage automobile et en se lançant à la conquête de nouveaux marchés, en Orient plus particulièrement.

La question du Billia est toujours d‘actualité et fait l’objet de plusieurs motions et interventions, tant au sein du Conseil de la Vallée que dans les médias, elle amènera une procédure de réduction du personnel qui ressemblera plus à un chantage exercé à l’encontre de l’administration publique. Les précédentes années déjà, l’administration régionale avait souscrit avec le Grand-Hôtel Billia Spa un accord dit “du vide pour le plein” pour éviter les licenciements. Cet accord avait déjà soulevé des polémiques parmi les propriétaires des hôtels de Saint-Vincent et la conviction que l’achat du Grand-Hôtel Billia est nécessaire fait son chemin, de manière à casser “l’encerclement” du Casino. À la tête de la Gauche Valdôtaine est élu le syndic de Saint-Marcel, Laurino Réan, qui succède à Giovanni Sandri.

Au mois de juin 2004, se déroulent les élections pour le renouvellement du Parlement européen. Le phénomène de l’abstention conditionne le résultat: en effet, moins de 62% des ayants-droit se rendent aux urnes. Guy Grimod, syndic d’Aoste et candidat de la liste Federalismo in Europa, recueille un fort consensus avec ses 16 223 voix, qui ne lui suffisent pas pour obtenir un siège à Strasbourg. Toutefois, les règles qui obligent à renoncer au double mandat (Parlement national et Parlement européen) permettent à la Vallée d’Aoste d’avoir un nouvel élu au sein du Parlement italien: étant donné que Fausto Bertinotti choisit le siège européen, Marilde Provera lui succède à Rome étant la première exclue aux élections politiques de 2002 de la liste de Rifondazione Comunista.

L’été 2004 a été surtout celui du dernier séjour de Karol Wojtyla à Combes d’Introd. Le Pape Jean-Paul II meurt à Rome le 2 avril 2005. Pour les valdôtains, il est doux de penser que la paix et le silence d’une nature non contaminée, unie à la discrète courtoisie de ses habitants, aient été un excellent “fortifiant” dans les dernières années de son long pontificat. Certainement, le Pape polonais qui admirait les montagnes avec respect et avec passion, restera toujours dans le cœur des valdôtains.

A cause de l’opposition de sept francs-tireurs, le bilan de l’exercice 2003 du Casino de Saint-Vincent est rejeté par le Conseil régional. Le vote, qui s’est déroulé tard dans la soirée et à bulletin secret au cours de la dernière séance du mois de juillet, n’aura pas de retombées politiques importantes, si ce n’est de fortes critiques de la part de l’opinion publique: le 22 septembre, la majorité Uv-Gv-Ds confirme le gouvernement Perrin.

Le 9 mai 2005, les élections municipales se déroulent dans 68 communes du Val d’Aoste (sur 74). A Aoste, nouveau succès au premier tour de Guy Grimod et de Marino Guglielminotti-Gaiet, qui obtiennent 57,39% des suffrages.

La coalition qui soutient Robert Louvin et Elena Nitri s’arrête à 33,10%. Forza Italia (6,80% des suffrages) n’obtient qu’un seul siège, pour Ettore Viérin, son chef de liste. Alleanza Nazionale, Centro-destra per Aosta et Alternativa avec Alessandra Mussolini sont évincés de l’assemblée civique du chef-lieu régional. La majorité compte sur 19 sièges (9 de l’Uv, 4 des Gv-Ds, 3 de la Stella Alpina et 2 de la Fédération Autonomiste, aucun à la Margherita). Sur les bancs de l’opposition s’assoient les 4 élus de la liste civique Aosta Viva, les 2 élus des Verdi per la Città et 1 élu du groupe Alé Vallée, Udeur et Unità Socialista; Ri¬fondazione Comunista et Uniti per Aosta n’entrent pas dans le conseil municipal.

La crise qui conditionne depuis pas mal de temps l’action de l’Union Valdôtaine et du gouvernement régional se termine le 22 juin 2005. Le président Carlo Perrin donne sa démission, après que le Comité Fédéral de l’Uv se soit prononcé en faveur d’un changement “en vue de relancer l’action politique”.

Deux semaines après, le Conseil régional élit Luciano Caveri à la charge de président du gouvernement dans lequel on remarque, au delà d’une nouvelle redistribution des postes délégués, deux nouveautés: Ennio Pastoret fait son retour, en remplaçant le nouveau président de l’exécutif régional, à la tête de l’assessorat du Tourisme; Giuseppe Isabellon prend la place de Robert Vicquéry à la tête de l’assessorat à l’Agriculture. Les conséquences ne se feront pas attendre et une nouvelle crise institutionnelle verra le jour en février 2006, en vue des élections politiques. Un peu par surprise, le nouveau Pape, Benoît XVI, décide de suivre les pas de son prédécesseur pour ses vacances estivales à Combes d’Introd quine sont plus “du Pape” mais désormais “des Papes”.

Fin juillet 2005, nous assistons à l’ouverture des nouveaux thermes de Pré-Saint-Didier qui représentent un atout important dans les propositions touristiques de la région.

Au début du mois de septembre la municipalité d’Aoste se dote d’un nouvel assessorat, celui au Développement durable, aux Eaux, à l’Environnement et l’Hygiène urbaine. Delio Donzel en devient le responsable; au sein du Conseil municipal d’Aoste, il est remplacé par Flavio Serra.

Le 5 octobre 2005, restera dans les mémoires comme un jour de fête, mais aussi comme un jour de travail extraordinaire organisé dans les moindres détails, suivant le protocole, par tous ceux qui ont contribué au bon succès de la visite en Vallée d’Aoste de Monsieur le président de la République, Carlo Azeglio Ciampi, accompagné par sa femme, Madame Franca. Au cours de cette intense journée, le président a passé en revue les unités des Chasseurs Alpins et s’est entretenu avec les anciens des associations des ex- combattants puis, il a rencontré les autorités politiques et en visite privée l’évêque d’Aoste, Mgr Anfossi. Le chef de l’État s’est ensuite rendu au Musée archéologique de la place Roncas où il a visité l’exposition “Il ritratto interiore” accompagné par le critique et cicéron Vittorio Sgarbi puis, cette longue journée s’est terminée par une visite à l’établissement industriel de la Cogne Acciai Speciali d’Aoste.

Une autre visite importante a été celle du président de la Chambre des Députés, Pierferdinando Casini, qui a eu lieu le 10 janvier 2006, à la séance solennelle pour le soixantième anniversaire de la première réunion du Conseil de la Vallée, le 10 janvier 1946.

Dans le domaine sportif, 2006 a été l’année des Jeux Olympiques d’hiver.

Les regards du monde entier sont tourné vers Turin et certains peuvent encore regretter qu’un tel événement n’ ait pu avoir lieu en Vallée d’Aoste. Le bilan sportif offre à la Vallée d’Aoste, deux médailles de bronze obtenues grâce à deux relayeuses: l’une Arianna Follis en ski de fond, l’autre Mara Zini en short-track mais, les valdôtains qui travaillent sur les pistes et aux abords de cette kermesse mondiale sont nombreux et quelques jours plus tard il sont présents pour les Jeux Paralympiques.

L’année 2006 est surtout l’année des élections parlementaires. Les agissements pré-électoraux ont comme conséquence le changement de la majorité régionale, qui voit l’abandon des élus de la Gv-Ds. Dans celle-ci, entrent Stella Alpina et Fédération Autonomiste. Mais Carlo Perrin aussi annonce son retrait du Groupe de l’Union Valdôtaine (qui, à partir de ce moment n’a plus la majorité absolue) et il déclare qu’il fera partie, dorénavant, du Groupe Mixte, récemment constitué. Au cours de cette même séance et selon les accords internes pris en matière de rotation, les conseillers de l’Arcobaleno Carlo Curtaz et Elio Riccarand démissionnent, en laissant la place à deux débutants dans le Conseil de la Vallée, Alessandro Bortot et Ugo Venturella.

La nouvelle majorité réélit Luciano Caveri à la tête de l’exécutif régional, au sein du 25ème gouvernement régional, Leonardo La Torre remplace Piero Ferraris à l’assessorat aux Activités productives et aux Politiques du Travail.

Les 9 et 10 avril nouvelles élections. La majorité régionale présente le sénateur sortant Augusto Rollandin et Marco Viérin de la Stella Alpina. La coalition autonomiste-progressiste (Vallée d’Aoste Vive, Ds-Gauche Valdôtaine, Margherita, Verdi et Rifondazione) présente l’ex-président unioniste Carlo Perrin au Sénat et le Conseiller indépendant de la Gv-Ds Roberto Nicco à la Chambre des Députés.

Les listes du centre-droite sont au nombre de cinq: Forza Italia-Alleanza Nazionale qui soutient Massimo Lattanzi à la Chambre et Luigi Magnani au Sénat; Udc, avec Luca Bringhen et Luigi Bracci; Alternativa Sociale avec Alessandra Mussolini et Giancarlo Borluzzi; Lega Nord Vallée d’Aoste avec Vincenzo Falco et Sergio Ferrero; Fiamma Tricolore avec Marcello Pietrantonio et Eusebio Margara.

La septième et dernière liste, les Pensionati présente Marco Bertone et Silvio Pedullà, des candidats qui ont leur domicile en Ligurie.

Le coq bat le lion: il s’agit là d’une surprise, encore plus marquante à l’analyse des chiffres: à la Chambre des Députés, 34 167 suffrages (soit 43,44%) en faveur des candidats de la coalition autonomiste-progressiste contre 24 118 suffrages (soit 30,66%) obtenus par les candidats soutenus par la majorité régionale.

Au Sénat, 32 553 suffrages (soit 44,16%) contre 23 573 suffrages (soit 31,98%). Parmi les autres résultats, nous remarquons seulement le score de la liste Forza Italia-Alleanza Nazionale avec Lattanzi, qui a récolté 17% des suffrages, et Magnani 15,61%.

Une situation anormale, le fait que les deux parlementaires valdôtains n’appartiennent pas à la majorité qui gouverne est plutôt rare. Le lendemain des élections les vainqueurs ont demandé la démission du gouvernement Caveri, mais la majorité du Conseil régional s’y est opposée. Les conséquences dans le panorama politique valdôtain n’ont pas manqué: tout d’abord nous avons assisté à la naissance de Renouveau Valdôtain, le mouvement régionaliste dirigé par l’ex-assesseur régional Franco Vallet, qui compte parmi ses membres fondateurs le nouveau sénateur Perrin puis à l’élection de Guido Cesal à la tête de L’Union Valdôtaine.

Au sein du Conseil régional Perrin et Nicco sont remplacés par Eddy Ottoz, Uv, (ainsi, l’Union Valdôtaine aura de nouveau sa majorité absolue qu’elle perdra au bout de deux mois et demi à cause du passage d’Emilio Rini dans le Groupe Mixte, qui siège sur les bancs de l’opposition, pour rentrer ensuite dans les rangs de la majorité en s’inscrivant au Groupe de la Fédération) et par Carmela Fontana qui quitte l’exécutif (elle est remplacée par Giuliana Ferrero) et la majorité de la Mairie d’Aoste pour s’unir à l’opposition de place Deffeyes.

Au mois de mai 2006, les trois “grands électeurs” de la Vallée d’Aoste, Caveri, Nicco et Perrin votent pour Giorgio Napolitano à la présidence de la République.

L’assesseur régional à l’Éducation et à la Culture, Teresa Charles, démissionne pour des raisons personnelles.

Luciano Caveri, président, remplit ad interim les fonctions d’assesseur jusqu’à la nouvelle élection de Laurent Viérin, le 26 juillet.

À la fin du mois de juin les valdôtains reviennent aux urnes pour le référendum (confirmatif ou abrogatif) concernant les modifications de la partie II de la Consti¬tution de la République italienne. La victoire du “non” est nette (64,3%).

En août 2006 prend fin la longue tractation pour l’achat du Grand-Hôtel Billia de Saint-Vincent. L’administration régionale achète, pour un montant de 58 millions et demi d’euros, l’Hôtel proprement dit, sa salle de congrès, ainsi que l’ex-Hôtel du Parc, les cours de tennis, les parkings et autres immeubles.

Une fête officielle et populaire à la fois, instituée par une loi régionale, avec de vastes espaces consacrés au divertissement: c’est la Fête de la Vallée d’Aoste.

Du 2 au 10 septembre, se sont déroulés des rendez-vous culturels, des rencontres musicales et folkloriques. Le 7 septembre, jour de la Saint-Grat, ont été remise les décorations “Amis de la Vallée d’Aoste” et “Chevaliers de l’Autonomie”.

L’automne et l’hiver ont été chauds non seulement à cause des températures qui ont atteint des records, mais également à cause des contestations et des polémiques autour du Casino de Saint-Vincent. Les représentants syndicaux contestent ouvertement le nouveau Conseil d’administration, qui s’était installé à la fin du mois de février, et demandent à la Région d’intervenir un projet capable de relancer le Casino qui est en train de vivre un moment de crise.

Au sein du Conseil régional, le Groupe de la Fédération Autonomiste voit l’adhésion du conseiller Rini et défection du conseiller Francesco Salzone qui passe, lui, à la Stella Alpina. Les sujets de débat qui sont toujours d’actualité sont nombreux. Les citoyens seront peut-être interpellés pour décider de deux thèmes importants, comme la construction d’un nouvel hôpital et la loi électorale régionale, les comités pour les référendum ont recueilli les signatures nécessaires. Le dernier mot est laissé aux Commissions et au Conseil régional qui pourraient intervenir par des lois spécifiques.

2007 sera inévitablement une année importante pour le Conseil de la Vallée et pour les institutions valdôtaines non seulement à cause des prochaines élections régionales mais aussi parce que nombreux sont les ouvrages et les réformes que les citoyens attendent.

En conclusion de cette législature, les lignes directrices du gouvernement régional sont claires et essentielles. Au centre de l’action politique et administrative, réside l’individu. Une attention particulière est apportée à la participation, la solidarité et la formation. Mais le secteur relatif au développement, de l’individu et de la collectivité demeure toujours la mise en valeur du territoire.

En attendant que la réforme des Statuts de l’autonomie spéciale soit accomplie et permette de remodeler le système de l’auto-gouvernement sur une réalité changeante et sur le rôle que la Vallée d’Aoste pourra jouer dans le futur de la Communauté Européenne, le Conseil régional devra continuer à se situer au cœur du débat politique et des propositions pour l’avenir du développement.

L’année 2007 démarre avec le débat sur les « bons essence » et sur les prises de position en faveur du maintien de l’exemption fiscale sur les carburants, dont la Région Vallée d’Aoste bénéficie depuis 1949 en raison de la non application de l’article du Statut concernant la « zone franche ».

L’arrivée de la nouvelle année marque aussi le soixantième anniversaire du Casino de la Vallée de Saint-Vincent : la maison de jeu regarde à sa relance avec une attention tout à fait particulière à la tradition et aux nouveaux modèles de jeux en ligne.

Au mois de février, disparaissent Monseigneur Ovidio Lari, évêque d’Aoste de 1968 à 1994, et Liborio Pascale, juge de paix et ancien Assesseur régional au tourisme. Ce dernier, fonctionnaire aux douanes, avait consacré sa vie à la politique en militant d’abord dans le Psdi et ensuite dans le Psi.

Au mois de mars, 68% des 634 électeurs de Carema, commune de la Région du Piémont à la limite avec la Vallée d’Aoste, par le biais d’un référendum consultatif, s’exprime en faveur de son détachement de la Région piémontaise pour être rattaché à la Vallée d’Aoste. Avant les électeurs de Carema, aussi les citoyens de Noasca, commune située sur le versant piémontais du Parc du Grand-Paradis, s’étaient exprimés en faveur de l’annexion à la Vallée.

Le 30 mars la Convention pour l’autonomie et le Statut spécial de la Région s’installe : elle est présidée par le Conseiller Piero Ferraris, accompagné par deux Vice-Présidents, le Syndic de Sarre, Diego Empereur, représentant des Collectivités locales, et le Conseiller régional Roberto Vicquéry, proposé par la Présidence du Conseil. L’organisme, dans lequel toutes les forces politiques sont représentées, a le devoir d’examiner et de proposer les lignes du nouveau Statut spécial, en présentant un texte à discuter au sein de l’Assemblée régionale. Toutefois, début 2008, à cause de la crise du Gouvernement italien, la Convention termine son activité, après avoir rédigé un rapport sur les travaux accomplis. Dans le document final on lit : «à défaut d’une norme assurant le plein respect du principe de l’entente préalable à toute modification du Statut spécial de la Vallée d’Aoste, les conditions objectives pour aboutir à la conclusion des travaux n’existent plus. En l’absence d’un Gouvernement et d’un Parlement jouissant de pleins pouvoirs, la proposition de loi constitutionnelle serait caduque à la fin de la Législature.»

Au mois d’avril, le Parti des Communistes Italiens voit le jour en Vallée d’Aoste. Le premier congrès régional élit le secrétaire du nouveau sujet politique, Gabriella Manganoni. A Avril débute aussi l’époque de la télévision numérique terrestre : la Vallée d’Aoste aussi, après la Sardaigne, entre dans le club restreint des régions 'all digital'. A Aoste et dans 16 Communes limitrophes – représentant environ 50% de la population, c’est-à-dire 60 mille personnes – les chaînes Raidue et Retequattro effectuent le switch off total à la télévision numérique terrestre et peuvent être vues exclusivement avec un téléviseur connecté à un décoder.

Toujours au mois d’avril, le Conseil régional approuve une série de lois en matière de réforme électorale. La première concerne «la discipline des causes d’inéligibilité et d’incompatibilité», la deuxième les modalités «d’élection du Président de la Région et des Assesseurs» (motions de censure envers le Président et les Assesseurs, ainsi que l’introduction de la limite de deux mandats pour les membres du Gouvernement régional), tandis que la troisième se réfère à une nouvelle loi électorale 'bipartisan', en confirmant le système proportionnel, avec trois préférences, en insérant un tour de ballottage au cas où aucune liste ne remporte la majorité et la possibilité pour différentes listes de souscrire un programme électoral commun. Avec cette norme la Vallée d’Aoste reste la seule région italienne avec un système d’élection entièrement proportionnel, avec un double barrage et avec la nomination du Président de la Région de la part du Conseil régional. En outre, la loi prévoit un prix de majorité attribuant 21 sièges à la liste qui dépasse 50% des voix valides. Pour ce qui est de l’égalité des chances, la loi prévoit que toute liste doive comprendre au moins 20 pour cent de candidats de chaque genre.

Le 3 mai, les Conseillers régionaux Piero Ferraris et Giulio Fiou sortent du groupe politique DS-Gauche Valdôtaine et créent le groupe «Per il Partito Democratico in Valle d’Aosta», en établissant de fait une fracture causée par les profondes divergences avec les autres deux membres, Giovanni Sandri (chef de groupe) e Carmela Fontana. Le Conseil de la Vallée approuve la première loi d’acceptation des normes communautaires, en application d’une loi régionale sur les rapports européens, approuvée en 2006, qui prévoit la possibilité pour la Région autonome d’exercer immédiatement ses propres compétences législatives par rapport à l’Union.

Toujours au mois de mai, la réforme du Corps forestier de la Vallée d’Aoste est approuvée, afin de favoriser une plus ample efficacité d’action sur le territoire. Le Corps s’articule autour d’un Département régional et seize stations intercommunales, où opèrent 21 maréchaux, 28 brigadiers et 88 agents.

Trois communes valdôtains, Arnad, Issime e Valsavarenche, renouvellent leurs Assemblées municipales. De ce tour électoral sont élus syndics Pierino Jocollé (Valsavarenche), expression d’une liste civique d’inspiration autonomiste, Christian Linty (Issime) et Pierre Bonnel (Arnad), tous les deux de l’Union Valdôtaine.

Une convention entre la Région, l’Université de la Vallée d’Aoste et le Polytechnique de Turin est signée pour le nouveau siège du Polytechnique de Turin, situé sur l’aire de l’ancienne cotonnerie Brambilla de Verrès. Deux nouvelles maîtrises sont prévues (Ingénierie mécatronique et informatique), ainsi que des actions formatives tant à distance que permanentes pour les travailleurs et les entreprises.

Le 22 mai, à Rome, le Ministre de la Défense, Arturo Parisi, et le Président de la Région, Luciano Caveri, signent le protocole d’entente qui définit la cession à la Région du Domaine militaire de la caserne Testafochi d’Aoste, afin de la destiner à campus universitaire. L’entente conclut une négociation entre la Région et le Ministère de la Défense, qui avait débuté en 2001 et qui définit, entre autres, l’engagement régional quant à la restructuration des casernes d’Aoste Cesare Battisti et Ramires, ainsi que la modernisation de l’héliport militaire de Pollein.

Le 24 mai, suite aux démissions du Vice-Président Giulio Fiou, présentées en vertu du ‘politiquement correct’ après avoir constitué le groupe «Per il Partito democratico in Valle d'Aosta», la composition du Bureau du Conseil de la Vallée doit être rétablie : sont élus Enrico Tibaldi (CdL) en tant que Vice-Président et Ugo Venturella (Arcobaleno) comme Conseiller secrétaire. Les deux sont expression de la minorité. Le Bureau du Conseil est alors composé par Ego Perron (UV), Président; André Laniece (SA) et Enrico Tibaldi (CdL), Vice-Présidents; Gabriele Maquignaz (UV) et Ugo Venturella (Arcobaleno), Secrétaires.

Le 25 mai Maurizio Martin, Président de la Stella Alpina et membre du Conseil d’Administration de la société RAV, est nommé Administrateur délégué de Inva, la société de services informatiques dont le capital, suite à la sortie de Telecom, est souscrit par la Région autonome Vallée d'Aoste (75%), l’USL de la Vallée d’Aoste (15%) et la Commune d’Aoste (10%).

L’été se caractérise par l’entrée sur la scène de nouveaux sujets politiques : au mois de juin, le mouvement « Sinistra democratica della Valle d'Aosta » est fondé ; son coordinateur est Savino Corcella, ancien membre de Rifondazione comunista et DS. Successivement, naît «Insieme per le libertà», nouvelle coalition de centre-droit en Vallée d’Aoste, regroupant Alleanza Nazionale, UdC, Lega Nord, Partito Pensionati et Democrazia Cristiana. Ensuite, le «Movimento democratico-Mouvement Democratique» (Modem), qui se propose de ‘constituer un parti pluriel, démocratique et réformiste, inspiré des valeurs de l’autonomie régionale et de la Constitution’, dont font partie, entre autres, la Conseillère régionale de l’Arcobaleno, Secondina Squarzino, le Vice-Président du Centre Services pour le Bénévolat, Luigino Vallet. En Vallée d’Aoste voit aussi le jour le parti « La Destra », qui fait référence au niveau national à l’ancien ministre Storace ; en tant que responsable régional est nommé Domenico Aloisi, ancien conseiller et ancien Secrétaire de AN.

Entre fin juin et la première partie du mois de juillet, le Conseil des Ministres approuve des normes d’application du Statut spécial de la Vallée d’Aoste en matière de Institut musical, de cadastre et d’exercice du droit de vote pour les élections du Conseil de la Vallée.

Le 24 juillet, l’organisation politique au sein du Conseil régional va encore changer. Le Conseiller Eddy Ottoz quitte le groupe de l’Union Valdôtaine pour adhérer au groupe mixte, en assurant en même temps le soutien à la majorité. Toutefois, le 21 novembre, le Conseiller Ottoz décide de passer à l’opposition, en adhérant au groupe de « La Casa della Libertà », qui devient ainsi le plus grand groupe de minorité au sein de l’Assemblée, en ayant quatre Conseillers.

Au mois d’août, la Vallée d’Aoste pleure Guido Chabod, ancien Assesseur régional et important représentant de la Democrazia Cristiana de la Vallée d’Aoste au cours des années'60 et '80.

A octobre, à Bruxelles l’Eurorégion Alpes-Méditerranée est officiellement instituée : en font partie la Vallée d’Aoste, le Piémont, la Ligurie, les Régions françaises Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il s’agit d’un espace commun qui va des Alpes à la Méditerranée, regroupant 17 millions d’habitants sur une surface de 110 mille kilomètres carrés. Le but est celui de développer des projets communs sur des thèmes prioritaires tels que les transports, le tourisme, la montagne, l’environnement, la culture et l’éducation, et ce, en agissant conjointement avec Bruxelles afin de soutenir des projets partagés dans le cadre des programmes communautaires. Le protocole d’entente pour la création de l’Eurorégion avait été signé au Fort de Bard, en Vallée d’Aoste, le 18 juillet par les Présidents des cinq Régions.

Au cours de la deuxième édition de la Fête de la Vallée d’Aoste (7-9 septembre) ont été conférés les décorations régionales de Chevalier de l’Autonomie à Ida Désandré, ancienne déportée en Allemagne par les nazi-fascistes , au peintre et artiste Francesco Nex, au chirurgien Umberto Parini, à l’historien et ancien Assesseur régional Joseph-César Perrin, au maquisard et ancien Conseiller régional Vincent Trèves et, à titre posthume, à l’entrepreneur Rinaldo Bertolin. Sont nommés Amis de la Vallée d’Aoste, pour le prestige attribué à la Vallée d’Aoste à travers leur action, le présentateur télévisé Mike Bongiorno, le Ministre français à l’agriculture et ancien Commissaire européen Michel Barnier, l’économiste Dino Piero Giarda, le Président émérite de la Cour Constitutionnelle Valerio Onida, et le musicien, ainsi que directeur du chœur «Penne nere» Guido Sportelli.

Le monde de la culture pleure la disparition du baryton Giuseppe Valdengo, 93 ans, né à Turin et résidant à Saint-Vincent, protagoniste d’une brillante carrière artistique, en atteignant son sommet dans l’après-guerre, quand il fut dirigé par Arturo Toscanini.

À novembre, un nouveau groupe du Conseil va naitre, le «Partito Democratico», dont le chef de groupe est le Conseiller Giovanni Sandri et le Vice-Chef Carmela Fontana. Tous les deux faisaient partie du groupe «Democratici di sinistra-Gauche Valdôtaine». N’ont pas donné leur adhésion à ce nouveau groupe les Conseillers, anciens DS, Giulio Fiou et Piero Ferraris, lesquels, auparavant, avaient fondé le groupe «Per il Partito Democratico Valle d'Aosta».

Le procès vis-à-vis de la gestion des stages de préparation des équipes de football et des activités de l’Assessorat régional du tourisme, qui avait conditionné la politique valdôtaine à la fin de la dernière Législature, se conclut au mois de novembre avec trois condamnations (l’ancien Assesseur régional au tourisme, Claudio Lavoyer, sa secrétaire particulière Patrizia Carrdore et la titulaire de la Nikema, Silvia Patruno) et deux absolutions (l’ancien Président de la Région, Dino Viérin, et sa secrétaire particulière Adriana Viérin).

Le 18 novembre les Valdôtains sont appelés aux urnes pour les référendums concernant le cinq propositions de lois l’initiative populaire en matière électorale et pour la construction d’un nouveau hôpital. Il s’agit en Italie de la première expérimentation de la démocratie directe propositive. Cependant, le referendum ne sera pas valable parce qu’il n’atteindra pas le quorum prévu de 45% (le pourcentage des votants sera de 27% environ).

Toujours au mois de novembre, la communauté valdôtaine pleure le docteur Umberto Parini, pendant vingt-sept ans responsable du service de la Chirurgie générale de l’Hôpital d’Aoste. Il était considéré, tant aux niveaux national qu’international, un point de repère pour ce qui est de la chirurgie de l’obésité. L’Hôpital régional d’Aoste lui sera intitulé le 15 mars 2008.

L’année 2008 démarre avec les démissions du Conseil d’administration de la Casino de la Vallée Spa. Dudit Conseil faisaient partie le Président Moreno Martini, le Vice-Président Edo Chatel, ainsi que les conseillers Gianni Zandano, Pietro Conca et Aldo Stesuri.

Fin mars, le Président du Parlement tibétain en exil, Karma Chopet, rencontre le Président de la Région, Luciano Caveri, et du Conseil de la Vallée, Ego Perron. Le rendez-vous a lieu dans le cadre d’une étude, engagée par le Parlement tibétain, des différents systèmes d’autonomie spéciale existant en Europe, afin d’élaborer un statut pour les trois régions tibétaines autonomes jusqu’à 1949.

La fin de la XIIe Législature se caractérise par les élections politiques pour le renouvellement du Parlement italien, ayant lieu au mois d’avril. Le résultat des urnes réserve des surprises et le «voix croisé» s’affirme. Des deux candidats de la liste Vallée d’Aoste, soutenue par les forces autonomistes qui gouvernent la Région, Union Valdôtaine, Fédération Autonomiste et Stella Alpina, seulement le candidat au Sénat – l’ancien Assesseur régional à la santé, Antonio Fosson – est élu, tandis que, pour la Chambre, le Président du Conseil de la Vallée, Ego Perron, est battu par le député sortant, Roberto Nicco, qui avait présenté sa candidature dans la liste Autonomie-Liberté-Democratie avec l’ancien Président du Gouvernement, Carlo Perrin.
Pour le Sénat de la République, M. Fosson devient l’onzième sénateur de la Vallée d’Aoste, en obtenant 29.186 voix (41.4%). Les autres candidats obtiennent : Carlo Perrin, de la coalition Autonomie-Liberté-Democratie 26.375 voix (37.4%), Anacleto Benin (Il Popolo della Libertà) 12.166 voix (17,3%); Sergio Ferrero (Lega Nord) 2.081 voix et (3%); Marinella Monza (Azione sociale con Alessandra Mussolini) 712 voix (1,2%).
Pour la Chambre des Députés, M. Nicco (Autonomie-Liberté-Democratie), dixième député valdôtain, a remporté 29.311 voix (39,12%); Perron 28.349 voix (37,84%); Giuseppe Gambardella (Il Popolo della Libertà) 13.877 voix (8,5%); Patrizio Giovannacci (Lega Nord) 2.322 voix (3,1%) et Giancarlo Borluzzi (Azione sociale con Alessandra Mussolini) 1.066 voix (1,4%).